Mamouang Pha
C'est la saison des mangues "naines"... "Mamouang Pha"
Elles ont la même forme et le même goût que les mangues traditionnelles que l'on trouve toute l'année en Thaïlande, seule la taille diffère...
Tout comme leurs "grandes sœurs", on en trouve des jaunes (tendres et sucrées) et des vertes (croquantes et acides). Ce sont celles-ci que les thaïs dégustent avec un mélange (détonnant) sucre+sel+piment... et aussi avec du "nam pik" bien entendu !
Ces fruits "nains" sont très appréciés en Thaïlande, un peu comme des friandises, à la sortie de l'école, au bureau,...
On les trouve sous toutes formes, fraiches en lamelles ou en salade, en sirop ou confites,...
La principale région de production est le sud de la Thaïlande (région de Hat Yai) mais elles sont "distribuées" partout dans le pays, y compris dans les plus grands centres commerciaux.
Loy Kratong ( ลอยกระทง )
C'est incontestablement l'une des plus jolies fètes traditionnelles thaïlandaises. Elle se tient au jour de pleine lune du 12ème mois du calendrier lunaire. La date est donc variable mais se situe en novembre.
Cette tradition remonte au 13e siècle à l'époque du royaume de Sukhothai, elle se pratique désormais partout en Thaïlande.
Le principe est simple : il consiste à faire flotter ("loy" en thaï) un petit radeau (le "kratong") confectionné pour l'occasion et qui est censé emporter au fil de l'eau toutes les mauvais souvenirs, les mauvaises pensées, les évènements négatifs de l'année écoulée.
Pour cela, on mettra sur le "kratong" une mèche de cheveux, coupée le jour même.
Le kratong doit également emporter une bougie et 3 bâtonnets d'encens en hommage au Bouddha (bien que ce ne soit pas une fète religieuse).
La journée n'est pas fériée mais en cette soirée, dans tout le pays, les thaïlandais se pressent au bord des rivières, des lacs, des plages pour déposer sur l'eau leur "kratrong". L'ambiance est familiale, un brin romantique, empreinte de solennité et de ferveur.
Le "kratong" est donc un petit radeau flottant confectionné avec des végétaux (feuilles, fleurs, écorces) assemblés (en principe) de manière élégante et raffinée. Depuis déjà de nombreuses années, les matériaux non naturels ont été abandonnés et les kratongs sont désormais quasiment tous entièrement biodégradables.
Certains sont de véritables œuvres d'art qui symbolisent la minutie et le sens de l'esthétique des thaïlandais en la matière.
La plupart sont vendus par les mêmes petites mains qui confectionnent au quotidien les guirlandes de fleurs que l'on peut voir partout, sur les marchés, dans les temples ou au rétroviseur des véhicules. Leur taille (et leur prix) varient de 20 baths pour les plus petits à 100 ou 150 baths pour les plus grands. Des modèles beaucoup plus grands et sophistiqués existent aussi, commandés par les entreprises ou les plus fortunés.
Dans certaines villes de Thaïlande (Bangkok bien sur, Chiang Mai, Ayuthaya) la fète de Loy Kratong est devenu un évènement touristique majeur qui donne lieu à des parades, des concours de beauté, des feux d'artifices,...
Dans le nord de la Thaïlande (particulièrement à Chiang Mai), Loy Kratong est aussi l'occasion du "lacher des lanternes", particulièrement spectaculaire et qui donne de superbes images montrées dans de nombreux reportages ou documentaires.
Qu'est ce que le "Tabien Baan" ?

Ce document n'a pas d'équivalent en France.
Les anglophones ici l'appellent le "House Registration Book" (Livret de la maison), ce qui peut préter à confusion car ce n'est pas tout à fait un titre de propriété...
Il se présente sous la forme d'un livret bleu (pour les thaïlandais, il est jaune pour les étrangers) et pourrait être comparé au Livret de Famille (qui n'existe pas ici) sauf que les personnes qui y figurent ne forment pas obligatoirement une famille…
En fait, le "tabien baan" est attaché à une adresse physique (le mot "baan" signifie maison en thai).
Il est émis par la mairie et il est au départ attribué au propriétaire de la maison (ou appartement) en question. Un locataire ne peut pas avoir de "tabien baan" à son nom et certaines adresses n'ont pas de tabien baan (par exemple une maison louée par un propriétaire qui est lui-même domicilié ailleurs).
Le titulaire du tabien baan (qui n'est donc pas nécessairement le "chef de famille") pourra y faire ajouter les personnes qui vivent sous son toit. Généralement, cela correspond effectivement à la famille (parents et enfants, éventuellement les grands-parents) mais on peut aussi y inscrire oncles, cousins, beau-frère,… et même pourquoi pas un ami de la famille... ainsi que sa petite amie du moment, etc... Il n'y pas de règle en la matière, cela est à la discrétion du titulaire du tabien baan.
Un étranger résident en Thaïlande peut se faire inscrire sur un "tabien baan" mais cela n'a rien d'obligatoire.
Présenté ainsi, ce système peut sembler un peu folklorique mais en fait c'est le fondement principal de l'état civil en Thaïlande.
La modification du titulaire du tabien baan intervient lorsqu'il décède (bien sur !) ou lorsque la maison concernée est vendue… A priori, lorsque le titulaire d'un tabien baan déménage, il "emmène" avec lui sur le tabien baan de son nouveau domicile toutes les personnes qui étaient inscrites sur celui de l'ancien… à moins qu'elles ne soient pas d'accord bien sur ! Dans ce cas, le nom de la personne en question restera "domicilié" à la mairie, à charge pour elle de faire son changement d'adresse par la suite.
Lorsqu'une personne non titulaire d'un tabien baan désire changer d'adresse, elle devra demander au propriétaire de sa nouvelle adresse de faire les démarches auprès de sa mairie pour que ce nouveau nom soit transféré sur son tabien baan.
Concrètement, beaucoup de thailandais ne font jamais ces démarches et il n'est pas rare qu'ils restent toute leur vie "domiciliés" à l'adresse de leurs parents même en ayant déménagé à plusieurs reprises.
Ces principes peuvent aussi créer des situations un peu ubusesques où une personne aura changé d'adresse sans même le savoir…
C'est ce qui est arrivé à Noy.
En juillet dernier, elle avait en sa possession une ancienne copie de son "tabien baan" domicilié à l'adresse de la maison de sa mère, qui appartenait en fait à un de ses frères. Celui-ci étant décédé, sa mère également, la maison avait été reprise par un cousin, qui lui-même l'a revendue depuis et s'est installé à une nouvelle adresse avec sa "famille" (incluant Noy !).
Habitant en France à l'époque, Noy n'avait pas été informée de ces changements et au moment de refaire sa carte d'identité, elle a donc découvert qu'elle avait "changé d'adresse"... Elle a du retrouver le cousin en question et aller chez lui pour faire une copie de son nouveau tabien baan...
Résultat : quelques jours d'incertitude, un peu d'énervement et plusieurs heures perdues dans 3 mairies différentes...
Tous les thais doivent avoir au moins une copie de leur "tabien baan" (celui où ils sont enregistrés). Ce document est indispensable pour tout un tas de démarches (refaire une carte d'identité ou un passeport, se marier... mais aussi pour acheter une voiture, ouvrir un compte en banque, s'inscrire à l'université, créer une société,…)