Il a plu sur Bangkok !
En soi, cette information ne mériterait pas de faire les gros titres… pourtant la pluie qui est tombée aujourd’hui sur Bangkok a fait l’ouverture des journaux télévisés…
Même si l’averse n’a guère duré plus d’un quart d’heure, les habitants (et les autorités !) l'ont accueillie avec un grand soulagement après plusieurs jours d’un pic de pollution qui a atteint des niveaux inquiétants sur la capitale thaïlandaise.
Comme dans beaucoup d’autres grandes villes, le phénomène n’est malheureusement pas exceptionnel car la pollution atmosphérique est un fléau récurrent à Bangkok.
Voici un article publié il y a presque un an traitant du même sujet :
http://www.khaosodenglish.com/featured/2018/02/08/smog-airpocalypse-worsens-bangkok/
Ces derniers jours, une période prolongée de forte chaleur et la persistance de conditions anticycloniques sur la Thaïlande ont fait monter le taux de particules fines (PM 2.5) dans l’air à des niveaux largement supérieurs aux normes internationales.
Concernant cet indice IQA (ou AQI en anglais)
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entre 150 et 200 = Mauvais
« Tout le monde peut commencer à ressentir des effets sur la santé; les membres des groupes sensibles peuvent ressentir des effets de santé plus graves. »
Les habitants de Bangkok se sont précipités sur les masques de protection et ces conditions de forte pollution ont toutes les chances de durer étant donné la situation atmosphérique prévue dans les prochaines semaines.
Le gouvernement en appelle à la responsabilité de tous pour essayer de limiter les activités les plus polluantes (rejets industriels dans l’atmosphère, circulation automobile, feux d’écobuage dans les zones agricoles environnantes).
Les autorités ont également décidé de mettre en œuvre une méthode de déclenchement de pluie artificielle qui fut en son temps développée par le défunt roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX).
Le principe consiste à pulvériser des produits chimiques dans les nuages afin d’augmenter l’humidité et rendre les conditions propices au déclenchement de la pluie.
Même si les thaïlandais affirment maîtriser cette technique et qu’elle donne des résultats probants depuis plusieurs années, il faut dire que l’efficacité réelle du "cloud-seeding" reste un sujet de débat au sein de la communauté scientifique internationale.
De plus des organisations écologistes soulignent que les produits chimiques projetés dans les nuages (cadmium, sulfate, acide) se retrouvent inévitablement dans les sols et les rivières par la suite.
Autant dire que si cette technique peut apporter un certain soulagement à court terme, elle ne saurait être envisagée comme une solution à long terme pour faire baisser la pollution atmosphérique dans les grandes villes.
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Le roi Rama IX, ayant suivi des études scientifiques à Lausanne avant d’accéder au trône de Thaïlande, s’était intéressé aux techniques dites d’ "ensemencement des nuages" ("cloud-seeding" en anglais) afin de faire pleuvoir sur les campagnes thaïlandaises touchées par la sécheresse.
Le Thailand Royal Rainmaking Project โครงการฝนหลวง (initié dès 1955) a effectué ses premiers essais en 1969.
C’est en 1999 que le roi lui-même dit-on a mis au point une technique originale dite du "super-sandwich".
Cette technique fut documentée dans un ouvrage détaillé (“Royal Rainmaking Textbook”) et brevetée par le souverain thaïlandais. Cette invention lui valut la reconnaissance de la communauté scientifique européenne (il reçut la médaille d'or Eureka en 2001) et a depuis été utilisée dans plusieurs pays (Indonésie, Chine, Malaisie, Philippines, Sri Lanka, Australie, Jordanie).