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"Thot Kathin" (ทอดกฐิน) - La fète au Temple
C'est un temple bouddhiste très classique, comme il en existe des milliers en Thaïlande. Son nom est le Wat Nalik Wanaram (วัดนาลิกวนาราม )
Il est situé dans un petit village du nom de Takhian Tia dont j'aurai l'occasion de vous reparler prochainement.
Occupant des terrains importants de chaque coté de la rue principale, le temple est composé de plusieurs batiments (salle de prière, salle d'enseignements, salle de crémation, résidence des moines,…). De construction récente, des travaux sont toujours en cours, en particulier la mise en place d'une immense statue de Bouddha debout.
Nous y sommes allés à l'occasion de "Thot Kathin" (ทอดกฐิน), la fête au cours de laquelle les fidèles offrent aux moines le "kesa" (robe traditionnelle de couleur orange ou marron). Kathin est le nom d'un ustensile en bois utilisé pour tendre le tissu de la toge des moines lors de leur fabrication.
Cette fête est organisée à la fin de la période de "retraite" des moines (qui correspond peu ou prou à la mousson) lors de laquelle, les moines doivent rester confinés dans l'enceinte de leur temple.
Toutes les générations participent...
Mais c'est aussi et surtout une immense kermesse !
L'enceinte du temple est animée toute la journée par une foule très nombreuse (habillée majoritairement de noir ou blanc compte tenu du deuil national), venue en famille (de 7 à 77 ans, voire moins, voire plus !) pour un moment de fète et de partage.
En fait, dès le matin très tôt, des restaurateurs, des vendeurs ambulants, de simples ménagères, des "mamies" sont venues pour préparer toutes sortes de plats, de desserts et de boissons, destinés prioritairement aux moines mais qui seront distribuées à tout le monde gratuitement tout au long de la journée.
On trouve vraiment de tout : plats en sauces, salades de papaye, soupes de nouilles, tofu, brochettes au barbecue, viandes ou poissons en fritures, desserts, glaces, fruits,… difficile de tout goûter mais on se régale vraiment !
Il y a aussi un petit stand de jouets pour les enfants (pas sûr que la réplique de fusil mitrailleur soit très "raccord" avec le lieu mais personne ne s'attache à ce genre de détail !)
Après le repas des moines, l'énorme quantité de nourriture qu'ils n'ont pas consommée est remise à la disposition des fidèles, à même le sol, dans la salle de prière qui se transforme progressivement en salle à manger !
Et oui, vous avez bien lu : durant cette journée, tout est gratuit… il serait malvenu d'en abuser mais je dois dire que les sollicitations sont nombreuses et difficiles à refuser !
Bien entendu, dans ce contexte, il est inconcevable de ne pas faire un don mais le montant reste confidentiel et à la discrétion du donateur. C'est le seul échange d'argent qui se fait dans l'enceinte du temple.
Vous pouvez accrocher vos billets à un "arbre de dons" ou bien vous glissez vos billets dans une enveloppe blanche que vous offrirez aux moines.
Le but principal de cette journée est de faire des offrandes...
Un p'tit resto ?
Voici un petit restau typiquement thaïlandais comme je les aime !
Il s'appelle ร้าน ลุงเรียง & ป้ามาลี (Rung lien pa malee)
(transcription approximative par mes soins)
La cuisine est traditionnelle thaïlandaise, épicée (mais pas trop pour les "farangs" !), très variée et servie sans chichis dans des assiettes en melamine. La carte est exclusivent en thaï mais le mieux est de demander ce qu'il y a au menu (variable selon les jours) : "Mi alaï kin ?"
Ce jour là c'était... :
- poulet émincé et lamelles de coco, sautés avec une sauce poisson, agrémentés d'un peu (beaucoup !) de piment…
- "khai jiao moo sap", l'omelette thaïlandaise à la viande de porc, spécialité du chef
- grenouilles façon "prik thaï", frites dans l'huile avec de l'ail et du poivre... attention, je parle bien de grenouilles… pas uniquement les cuisses !
Selon la table où vous serez assis on fera devant vous la cuisine… ou la vaisselle…
Derrière le restau, les poules déambulent dans un champ de manioc... Vous aurez peut-etre la chance d'apercevoir les écureuils qui courent dans les arbres… ou la malchance de voir une branche de palmier tomber sur votre scooter.
A la bonne saison, vous pourrez aussi aller ramasser des "Takhop Pa" dans les arbres autour du restaurant...
(voir cet article)
Dans tous les cas, prenez le temps de déguster, plaisantez avec les serveuses et vous passerez un bon moment en plus d'avoir bien mangé !
Le patron, super sympa, a eu son heure de gloire lorsqu'une célèbre émission culinaire de la tv thaïlandaise est venue filmer son restaurant !
La vidéo de l'émission est disponible sur Youtube :
(passez directement à la 5e minute… et à la 9e pour la confection de sa fameuse omelette !... et si vous continuez à regarder, vous verrez que ça donne envie !)
Le restau est situé dans un village à l'écart des grandes routes… et je peux vous dire que très prochainement, nous devrions pouvoir y manger assez régulièrement...
Voici le lien vers sa page Facebook (en thaï…)
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Voir également :
Les "farangs"
En Thaïlande, vous entendrez très souvent les thaïs vous traiter de "farang", ฝรั่ง que vous soyez simple touriste ou installé dans ce pays depuis plusieurs années.
Pour les thais, le terme "farang" désigne les personnes de race blanche, de type "caucasien" comme on le définit généralement en anglais.
Cela n'est donc pas lié à une origine ou une nationalité. Les "farangs" peuvent être américains, australiens, sud-africains, argentins, russes, français, allemands, israeliens,…
On peut aussi entendre l'expression "farang dam" (farang noir) pour parler des américains de race noire ou des antillais, francophones ou anglophones, mais plus rarement des africains.
Cette "catégorisation" devient plus délicate lorsqu'il s'agit de personnes métissées (brésiliens ou réunionais par exemple) ou ayant un morphotype intermédiaire (turcs ou iraniens par exemple). Dans ce cas, la langue ou la religion peuvent servir de critère (fondés sur des préjugés évidement). Ainsi, une personne parlant anglais sera plus facilement qualifiée de "farang"; par contre, a priori, un musulman ne saurait être "farang"...
En soi, le mot "farang" n'a rien de méprisant et ne doit pas être considéré comme raciste au sens où on l'entend en Europe.
Néanmoins, il peut devenir une insulte dans la bouche d'un thai en colère. Par exemple l'expression "farang ki nok" se traduirait par "farang de merde"… ("ki nok" étant la fiente d'oiseau…)
Il est vrai aussi que le "privilège" d'etre un "farang" vous fera payer plus cher l'entrée des musées, des parcs nationaux... et vous aurez probablement des prix majorés sur les marchés... avant marchandage bien entendu !
L'origine du mot est sujet à controverse. Personnellement j'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'une déformation du mot anglais "foreigner" (étranger)… mais pas du tout.
Certaines personnes (françaises) prétendent que ce serait une abréviation du mot "français" ( ฝรั่งเศส ) que les thais prononcent en le déformant "farang-sé"
et qu'il serait apparu lors des premieres visites des ambassadeurs français au royaume de Siam.
En fait le mot est plus surement originaire des régions d'Asie centrale, désignant les individus venus de l'ouest. Il se serait répandu jusqu'en Thaïlande, avec les marchands venus d'Arabie et d'Inde.
A l'entrée du Wat Po, l'un des plus grands temples de Bangkok, on peut voir deux statues représentant des "farangs"
Attention, en thai le mot "farang" ฝรั่ง désigne également la goyave, un fruit "exotique" introduit ici justement par les marchands venus d'Europe.
De même, la pomme de terre, également introduite par les Européens, s'appelle ici "mann-farang" มันฝรั่ง
Le Festival Végétarien
Le "Festival végétarien" ou "Nine Emperor Gods Festival" a lieu en ce moment en Thaïlande (du 1er au 9 octobre).
Originaire de Chine, cette tradition taoiste est très suivie dans certaines régions de Thailande (une large partie de la population thaïe a des origines chinoises).
Pendant 10 jours, les participants se doivent de respecter 10 "commandements" -- ne pas manger de viande (bien sur !) ni œufs, ni lait, ni poisson, ni ail, ni épices -- ne pas tuer d'animaux -- ne pas pratiquer la ruse et l'hypocrisie -- ne pas frapper d'autres personnes, ni physiquement ni mentalement -- ne pas mentir, insulter ou parler de manière obscene -- ne pas toucher les personnes du sexe opposé -- ne pas consommer d'alcool ou de drogues -- ne pas s'adonner au jeu et aux paris -- ne pas porter de bijoux contenant des métaux ou du cuir -- ne pas partager de repas ni d'ustensiles de cuisine avec les personnes qui ne participent pas --

Depuis quelques années, le festival est devenu très populaire en particulier chez les jeunes générations. C'est le cas de Ben et son compagnon qui vont donc observer un régime strictement végétarien pendant ces 10 prochains jours…
Au-delà de la tradition religieuse, cette pratique est surtout considérée comme bonne pour purifier le corps et l'esprit. Personellement, je ne m'y associerai pas, Noy non plus (bien qu'elle l'ai déjà pratiqué par le passé lorsqu'elle était en France) mais ça ne posera pas de problème pour autant, nous sommes entre gens tolérants et respectueux les uns des autres.

Bien sur, comme toujours en Thaïlande, l'aspect commercial n'est pas en reste !
Pendant ces 10 jours, les restaurants qui servent des plats végétariens se signaleront avec un drapeau ou un fanion de couleur jaune. Idem dans les magasins alimentaires.
D'ailleurs, pendant la durée du festival, beaucoup d'enseignes et de chaines de restaurants mettent en avant les produits "Jeh" (végétarien) !
Voici par exemple la pub de 7-Eleven réalisée spécifiquement
Ce festival a pris une dimension particulière sur l'ile de Phuket ou la communauté chinoise le celèbre depuis 1825.
Pour invoquer les dieux, les participants marchent sur le feu, se tatouent, se transpercent le corps de toutes sortes d'objet... lors de processions sanguinolentes. Hommes, femmes et adolescents sont comme en transe. Tout leur est bon pour se percer les chairs: aiguilles, rasoirs, sabres, mais aussi parapluies, antennes, bouts de ferraille en une surenchère chaque année toujours plus délirante.
Le tout sans souffrance apparente (?), sans hémorragie, ni autre conséquence désastreuse.
Ce spectacle ahurissant est réalisé par des citoyens ordinaires et non par des acteurs. Âmes sensibles s'abstenir…
Leurs parades colorées et bruyantes sont censées effrayer les mauvais esprits et complaire aux déités chinoises.
Beaucoup estiment que le festival végétarien a perdu de sa spiritualité originelle pour dégénérer en une compétition malsaine, entre spectacle gore et carnaval. Les touristes, eux, sont partagés entre répulsion et fascination.