parlons thai
Les instruments du molam (1)... en vente au marché.

Le "molam" (ou "mor-lam") หมอลำ, parfois appelé le "blues des rizières", puise ses racines dans la musique traditionnelle des campagnes du Laos et de l'Isaan.
Modernisé dans les années 60-70s, c'est aujourd'hui un style musical très populaire dans sa région d'origine bien sur, mais même dans toute la Thaïlande.
https://www.franceculture.fr/emissions/metronomique/thailande-70s-le-sourire-et-les-generaux
Amplifiés et électrifiés, les instruments traditionnels y occupent une place primordiale. Ils se combinent avec des instruments "occidentaux" (guitares, batterie, cuivres, synthés) pour produire le "son" caractéristique de cette musique dynamique et festive.

C'est le cas en particulier du phin ( พิณ ), sorte de petite mandoline au son aigu dont l'extrémité du manche est sculptée et décorée.

Ce clip instrumental vous donnera une idée du "son" de cet instrument :
Dans ce stand installé sur un petit marché à proximité du Chedi Chai Mongkol (province de Roi Et) quelques beaux instruments de fabrication locale sont proposés à la vente.
On en trouve de différentes tailles, différents degrés de finition et de décoration.
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A propos du Chedi Chai Mongkol :
Le laarb, le hachis épicé de l’Isaan…

J’ai déjà eu l’occasion de vous montrer des plats de
"laarb" ลาบ
(parfois transcrit en "larb" ou "lap").
Il s’agit d’une spécialité culinaire typique de l’Isaan (et du Laos) qui peut se préparer avec différentes viandes ou poissons (et même avec des œufs de fourmis !).
Voir dans cet article un "laarb" aux oeufs de fourmis.

Dans sa version la plus fréquente, la viande est cuite à feu vif en ajoutant un tout petit peu de bouillon et le "laarb" est servi tiède, comme une salade chaude.
Pour dénommer le plat, on parlera de :
- "laarb moo" (au porc),
- "laarb ped" (au canard),
- "laarb kaï" (au poulet),
- "laarb pla-duk" (au poisson-chat),
- "laarb nua" (au boeuf),
etc… selon la viande utilisée, celle-ci étant systématiquement hachée.
Quelques autres ingrédients de base sont utilisés :
- échalotes et piments… en plus ou moins grande quantité, mais en principe le "laarb" se doit d’être... épicé !
- différentes herbes (coriandre, ciboulette, feuilles de menthe),
- jus de citron vert, sauce poisson, glutamate (exhausteur de gout).

Indispensable également,
<<<< le "khao khwa" ข้าวคั่ว.
Il s’agit de riz gluant grillé en grains concassés ou en poudre, incorporé à la cuisson.
Le "laarb" se mange (bien sur) avec du riz gluant ("khao niao") et il s’accompagne souvent d’une salade de papaye ("som tam").


Une variété de coriandre particulière est souvent utilisée dans le "laarb".
Appelée "coriandre longue" en français, son nom en thaï est :
ผักชีใบเลื่อย , prononcez "phak chi baï luei"
ce qui se traduirait par "coriandre à feuille de scie" (logique vu l’aspect de ces feuilles).

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Voici une version un peu différente de "laarb" appelée
ลาบเนื้อดิบ , prononcez "laarb nua dib",
préparée avec de la viande de bœuf crue.
( ดิบ = "dib" = cru )
En plus du sang de bœuf qui donne sa couleur rouge à la sauce, le reste des ingrédients est très similaire à ceux des autres formes de "laarb".
On pourrait peut-être comparer le "laarb dip" au steak tartare… sauf que le piment fait quand même une sacrée différence !
Ici, les petits points jaunes sont du "khao khwa" : des grains de riz gluant grillés et concassés.
Les plats de viande crue sont assez rare en Thaïlande. Généralement, les viandes, poissons, fruits de mer sont au contraire plutôt très cuits, quels que soient les modes de préparation (mijotés, braisés, bouillis, frits, au barbecue, etc…).

Louk Tan (3) - Vu au marché (19-10)
Je vous ai déjà parlé du "louk tan" ลูกตาล , le fruit du palmier à sucre (voir les liens à la fin de cet article).

Voici deux boissons vendues sur notre marché à Rong Po et qui sont préparées à partir du jus et du fruit de ce même arbre.

Tout d'abord, le "jus de palme",
น้ำตาลสด prononcez "nam tan sot"
qui est en fait le jus récolté lorsque l'on coupe la fleur du palmier.

Cela donne une boisson un peu comparable au jus de canne à sucre frais en moins sucré tout de même.
(voir http://lopezthai.over-blog.com/2017/06/le-jus-de-canne-a-sucre.html)
Plus original, voici une boisson dans laquelle on trouve le fruit "louk tan" découpé en petits morceaux et mélangé à un sirop léger :
ลูกตาลลอยแก้ว prononcez "louk tan loy kaeow"


La couleur verte est due à l'ajout de "jus de bayteuil" น้ำใบเตย (obtenu en broyant les feuilles de pandan, cette plante est couramment utilisée comme colorant alimentaire).
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Chedi Chai Mongkol à Roi Et

Le Phra Maha Chedi Chai Mongkol
พระมหาเจดีย์ชัยมงคล

est dans l’enceinte du
Wat Pha Namthip Thepprasit Wararam
วัดผาน้ำทิพย์เทพประสิทธิ์วราราม
parfois désigné également Wat Pha Nam Yoi
Il est situé précisément dans le district de Nong Phok หนองพอก à environ 75 km au nord-est de la ville de Roi Et (centre de l'Isaan).
"Roi Et" ร้อยเอ็ด en thaï signifie littéralement 101 et les dimensions de ce bâtiment font référence à ce nombre :
- 101 mètres en largeur et en longueur
- sa hauteur initialement de 101 mètres a été portée à 109 mètres.
- il est construit sur une parcelle de 101 raï (unité de surface thaïlandaise),
ce qui équivaut à env. 16 ha
Le coût global de sa construction (débutée en 1988) est estimé à ce jour à plus de 3 milliards de bahts (85 millions d'€) et plus de 60 kilos d'or ont été utilisés pour sa décoration.

Les deux premiers niveaux sont constitués de vastes halls de prière, très richement décorés (murs, piliers, plafonds) abritant plusieurs statues de bouddha et de moines vénérés originaires d'Isaan.
Le 3ème niveau est le hall d'ordination ("ubosot") où sont disposées les statues de 101 moines éminents. Ce hall est également décoré de très nombreux vitraux.
Au 5ème niveau, une terrasse extérieure permet de surplomber le jardin aménagé autour du chedi et offre une vue panoramique sur les environs (nous sommes ici au sommet d'une petite colline)
Depuis le 5ème niveau, un escalier en colimaçon de 119 marches mène à une salle en forme de cloche abritant 8 reliques.

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Le mot thaï "chedi" เจดีย์ est l'équivalent du terme "stupa" (en sanscrit) qui désigne une structure architecturale bouddhiste (parfois dénommée également "pagode") considérée à la fois comme une représentation aniconique (sans image) du Bouddha et un monument commémorant sa mort (ou passage au nirvana).
De forme hémisphérique (censé représenter un mont), il est construit pour contenir des reliques du Bouddha ou d'un de ses disciples.
Ci-dessous les liens vers des articles présentant d'autres "chedis" :
- à That Phanom - Wat Phra That Phanom Waramahawihan
- à Prachin Buri - Wat Chaeng
- à Nonthaburi, sur l'ile de Koh Kret - Wat Poramai Yikawat
