Le massacre de l'université Thammasat du 6 octobre 1976
L’histoire de la Thaïlande est ponctuée de nombreux conflits externes et internes. Sans remonter loin dans le temps, on trouve plusieurs exemples d’affrontements sanglants au cours du XXème siècle. Ils n’ont certes pas dégénéré en guerre civile massive, mais ont conduit à de multiples coups d’état militaires (pas moins de 19 recensés depuis l'abrogation de la monarchie absolue en 1932).
Cette université, fondée en 1934 et l’une des plus prestigieuses de Thaïlande, est située dans le district de Phra Nakhon, en plein centre de Bangkok.
Ce jour-là la police thaïlandaise a réprimé brutalement les manifestants (étudiants principalement) qui occupaient l’université de Thammasat.
Les forces de l’ordre n’ont pas utilisé les moyens habituels de dispersion pour ce type d’intervention et dans leur sillage, le campus a été envahi par des des groupes paramilitaires d’extrème-droite.
S’en sont suivies des scènes ultra-violentes.
Le bilan officiel (sans doute sous-estimé) fait état de 46 morts.
Un monument commémoratif est installé dans l’enceinte de l’université.
Cette occupation faisait suite au retour de Thanom Kittikachorn, ancien Premier Ministre déchu, contraint à l'exil depuis 3 ans, ce qui avait permis le rétablissement d’une démocratie parlementaire.
Dans le contexte de l’Indochine de l’époque, les succès des guérillas communistes dans les pays voisins (Laos, Cambodge, Vietnam) et la montée en puissance des partis de gauche en Thaïlande faisaient craindre aux élites thaïlandaises que le pays ne suive la même voie.
Sans grande surprise, au lendemain du massacre, un coup d’état fut mené par l’Amiral Sa-ngad Chaloryu, farouchement anti-communiste, au prétexte de protéger le pays et rétablir l’ordre.
La constitution fut immédiatement abrogée, les partis politiques et les rassemblements interdits et la répression s’accentua envers certains syndicats et organisations progressistes.
Un article d’époque publié par le journal anglais The Guardian
--------------------------------------------------------------------------------------------
Vu de l’extérieur, la Thaïlande, « pays du sourire », donne l’image d’un pays paisible, empreint de douceur de vivre et de spiritualité. Ses plages, ses forets, ses temples sont propices (au choix) au farniente, au sport, à la méditation…
Cette image est en grande partie conforme à la réalité de la vie quotidienne ici et j’en profite pleinement depuis que nous y sommes installés.
Néanmoins, il ne faut pas occulter que la société thaïlandaise comporte aussi des aspects moins agréables, que la violence y est présente et que les préceptes pacifistes du bouddhisme y sont parfois bafoués sans vergogne.
Phon kop... la purée de grenouille ! - Nam Pik (3)
Je vous ai déjà parlé du "Nam Pik" (น้ำพริก) , ces différentes préparations (sauces, pates) à base de piments dont les thaïs usent (et abusent parfois) pour agrémenter de nombreux plats. (voir http://lopezthai.over-blog.com/2016/08/nam-pik.html)
En voici un exemple avec une recette que Noy tient de son enfance en Isaan (voir http://lopezthai.over-blog.com/-7).
Son nom en thaï est ป่นกบ , prononcez "phon kop", ce qui se traduirait par "purée de grenouille" :
- ป่น , prononcez "phon" = purée
- กบ , prononcez "kop" = grenouille
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Dans un premier temps, les grenouilles sont cuites à gros bouillon (env. 15-20 mn), dans une eau mélangée à de la saumure (น้ำปลาร้า, prononcez "nam plalaa"). Elles sont ensuite désossées et leur peau est retirée (... ou pas...).
Séparément, les piments et échalotes sont saisis dans une poêle puis écrasés dans un mortier.
Dans le même récipient, la chair des grenouilles est ensuite mélangée aux autres ingrédients.
Ajoutez la sauce poisson (น้ำปลา prononcez "nam pla", équivalent du Nuoc Mam), un peu de poudre de glutamate de sodium (exhausteur de gout communément appelé ici "gourami") ainsi qu'une partie du bouillon des grenouilles.
Le tout est écrasé pour constituer une "purée"; en fin de préparation sont ajoutées des feuilles de coriandre.
Les quantités s'apprécient en goûtant... sachant que le résultat sera bien sur plus ou moins épicé selon la quantité de piment utilisée...
Le phon kop se mange habituellement avec du riz gluant (le "khao niaow", voir http://lopezthai.over-blog.com/2017/01/l-isaan-pays-du-kao-niao.html)...
Mais on peut aussi le combiner avec du riz blanc et des légumes verts crus (haricots, concombres, aubergines) ou cuits (salade,brède, chou).
Welcome ?
Des noirs représentés hilares… et largement édentés… et en plus ligotés à un poteau en bois...
Bien sur, ce ne sont que des figurines en plâtre, installées sur un comptoir… en toute innocence. Il faut n'y voir aucun message ambigu ou signification malsaine.
Mais j’imagine que de telles images pourraient susciter une belle polémique en France…