Fruits de saison (3) - Le mangoustan - la "Reine des Fruits"
Le mangoustan มังคุด (prononcez "mangkut") est parfois surnommé la "Reine des Fruits", en référence à la Reine Victoria.
Selon la légende, ayant entendu parler de ce fruit succulent originaire d'Asie du Sud-Est, la Reine avait (soi-disant) promis le titre de chevalier à qui lui en rapporterait... Toutes les tentatives furent des échecs car au 19ème siècle, le voyage jusqu'en Angleterre demandait des mois, ce que ce fruit délicat ne supportait pas...
Effectivement, le mangoustan est un fruit fragile... ce qui explique que, encore aujourd'hui et malgré les moyens modernes, il est difficile d'en trouver en Europe (à des prix prohibitifs et souvent pas très bons en raison des conditions de transport).
Ce fruit a une durée de vie et de conservation courte, son prix élevé est aussi lié à sa grande valeur nutritive (calcium, phosphore, vitamines B et C).
Voici des fruits photographiés verts, sur l'arbre, dans un petit verger près de chez nous dont je vous ai parlé récemment (voir http://lopezthai.over-blog.com/2017/05/fruits-de-saison-2-ballade-au-verger.html).
Leur taille est petite certes, mais ces fruits ne sont pas cultivés pas pour la revente et lorsqu'ils sont bien murs, leur gout est absolument délicieux !
J'ai déjà évoqué les mangoustans dans de précédents articles, voir :
Fruits de saison (2) - Ballade au verger
Lors d'une ballade juste à coté de chez nous, nous avons été invité à visiter un petit verger, propriété d'un couple d'anciens du village qui y récoltent des fruits complètement bio !
Mangoustans, jacquiers, longanes, grenades
Il y a là aussi un fruit moins courant qui s'appelle มะเหมี่ยว (prononcez "mamiow").
Son nom français est le "jambose rouge" (aussi appelé "pomme d'eau" en Martinique, "pomme canaque" en Nlle-Clédonie, "jamalac" à la Réunion)
De la même famille que les pommes de rose (ou "chompoo", voir http://lopezthai.over-blog.com/2016/11/vu-au-marche-5.html), sa chair blanche est moins croquante et moins juteuse. Son gout est plutôt acidulé, les thaïs préfèrent le déguster pas trop mur avec un mélange sucre+sel+piment...
La récolte est artisanale et les fruits ne sont pas commercialisés, juste distribués aux voisins, à la famille, au temple...
Aux alentours, sur les clotures, sur les arbres, on trouve aussi beaucoup de fleurs...
Durian, le Roi des fruits
Je vous ai déjà indiqué qu'en Thaïlande, le Durian est considéré comme "le roi des fruits" (voir http://lopezthai.over-blog.com/2017/05/le-festival-des-fruits-a-rayong.html).
Bien que le fruit ne soit pas originaire de Thaïlande proprement dit (il a été introduit à la fin du 18ème siècle de Birmanie par le nord et de Malaisie par le sud, son nom vient d'ailleurs du malais duri, qui signifie « épine »), la Thaïlande est le premier producteur et exportateur mondial de durian.
Il existe plusieurs variétés de durian : plus de 230 répertoriées en Thaïlande dont 60 à 80 sont cultivées, commercialisées et classées en 3 catégories :
- à maturité rapide (100 à 110 jours) dont le Chanee ชะนี ce qui signifie "gibbon" en thaï, env. 33% de la production
- à maturité moyenne (130 jours environ) dont le Monthong หมอนทอง ce qui signifie "oreiller doré" en thaï, env. 40% de la production
- à maturité lente (140 à 150 jours) dont le Kanyao ก้านยาว ce qui signifie "tige longue" en thaï, env. 5% de la production.
Le Chanee présente l'avantage de produire des fruits toute l'année mais le Monthong est le plus répandu et le plus apprécié dans le sud-est de la Thaïlande.
Le durian pousse sur l'arbre du même nom, comme accroché aux branches.
Pour connaitre la maturité du fruit :
on le tapote avec un petit baton (une oreille entraînée est capable de différencier le son du fruit mur...)
- on peut aussi observer les craquelures de la carapace qui sont un signe de maturité du fruit
- et bien sur l'odeur... particulièrement forte et entêtante lorsque le fruit est à maturité !
Les effluves de durian sont si malodorantes, qu'il est interdit d'amener ce fruit dans de nombreux lieux publics (hôtels, aéroports, trains, bus,...)
L'opération la plus délicate consiste à ouvrir le durian, le décortiquer de sa carapace pour extraire (si possible sans la couper ni l'écraser) la pulpe blanche ou jaune qui représente de 20 à 30% du poids total du fruit.
Il est préférable de porter des gants car les piquants de la carapace sont très coupants et il vaut mieux être adroit et entraîné pour éviter les accidents.
L’intérieur du durian est composé de plusieurs compartiments, dans lesquels les graines sont entourées par la pulpe du fruit.
La chair du durian est crémeuse et douce, d'un goût succulent d'après les connaisseurs !
Consommé tel quel, on croque la pulpe (en prenant garde au noyau) mais elle peut aussi agrémenter des gâteaux et des desserts (en particulier avec du lait de coco et du riz gluant).
Les produits transformés sont un bon moyen de valoriser la production, souvent très abondante pendant les mois de mai à juillet. Sur les marchés, à proximité des régions productrices on trouve des pâtes et des confitures de durian, fabriquées de manière artisanale. Le gout est généralement très sucré et la texture se rapproche selon les cas, des pâtes de fruits ou du beurre de cacahuètes.
Et les gâteaux en forme de boudins, constitués de pâte de durian, sont très répandus.
Dans les chaînes de supermarché ou sur internet, on trouve toutes sortes de produits aromatisés au durian (sorbets, café, biscuits,...)
Personnellement, ma préférence va aux "chips de durian"... un délice gourmand dont je vous parle ici :
http://lopezthai.over-blog.com/2017/05/chips-de-durian.html
Enfin, ses graines (les noyaux qui se cachent dans la pulpe), peuvent aussi être préparés comme des noix : grillées ou rôties.