Wang Saen Suk - Le "jardin de l'enfer"
Dans l’iconographie bouddhiste, l'"enfer" (นรก prononcez "narok") est fréquemment représenté sur des peintures ou bas-reliefs (voir par exemple cet article au Wat Chong Samaesan) >>>>
Et dans certains temples, il existe aussi de vastes espaces où de nombreuses scènes très explicites (!) illustrent les tourments qui attendent ceux qui se comportent mal dans leur vie terrestre.
L'un de ces "jardins de l'enfer" est situé sur un terrain dépendant du
Wat Saensuk Suthi Wararam
(dont j'ai parlé dans cet article).
Le Wang Saensuk วังแสนสุข
(traduisible par "palais de Saensuk"),
est une sorte de grand parc aménagé en plusieurs zones thématiques, dont la plus spectaculaire est :
Suan Phutnaen Narok
สวนพุทธแดนนรก
soit "le jardin bouddhiste de l'enfer"
- สวน = "suan" = jardin
- พุทธ = "phut" = bouddhiste, bouddha
- แดน = "daen" = territoire
- นรก = "narok" = enfer
- Dans un premier temps, dans l’allée derrière l’entrée principale, on peut voir des bâtiments et des statues dédiés au culte de Bouddha mais aussi à divers personnages hindouistes ou animistes.
- ainsi que des scènes représentant les évènements de la vie du Bouddha
(de sa naissance à son illumination).
Le "jardin de l’enfer" lui-même consiste en un ensemble de statues de grande taille mettant en scène les supplices infligés par les "gardiens de l’enfer" aux humains ayant fauté.
Deux statues monumentales représentent Nai Ngean et Nang Thong.
Ces "fantômes affamés" sont des créatures ayant eu une vie "humaine" pendant laquelle elles se sont mal comportées.
Désignés par le terme "petras" เปรต (provenant du sanscrit), on les retrouve dans les pays d'Asie (de l'Inde au Japon) où se sont répandus hindouisme, bouddhisme, taoïsme.
Installés en cercle autour d'elles, une "collection" de personnages mi-humains/mi-animaux...
...symbolisent quelles transformations attendent ceux qui auront commis telle ou telle mauvaise action durant leur vie terrestre.
Quelques exemples de ces "humains-animaux"...
Malgré une ambiance qu'il faut bien qualifier de morbide, le tout est conçu quasiment comme une attraction de fête foraine... finalement distrayante... et on voit plus de sourires que de rictus d’horreur sur les visages des visiteurs, y compris des plus jeunes.
A noter tout de même qu'au fond du parc, un tableau plus bucolique illustre le bonheur dont profite ceux qui ont accédé au paradis...
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Le Wat Saensuk Suthi Wararam est le temple dont dépend cet endroit :