histoire
Sappaya-Sapasathan, le nouveau Parlement Thailandais
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Ce weekend a eu lieu l’inauguration officielle du "nouveau" Parlement Thaïlandais.
Cette formalité plutôt discrète marque la livraison définitive d’un bâtiment qui est en fait utilisé par les parlementaires depuis déjà 21 mois…
Le projet fut initié en 2008 par le Premier Ministre de l’époque, la première pierre fut posée en 2010 par le (futur) roi Vajiralongkorn (Rama X), mais la construction ne débuta véritablement qu’en 2012.
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Le chantier a subi de gros dérapages…
- en terme de budget : le coût total est passé de 14 à près de 23 milliards de bahts (env. 625 millions d’€)
- en terme de délai : prévu pour durer à peine 2 ans 1/2, il s'est étalé sur plus de 8 ans… contraignant les parlementaires à s’y installer alors que les travaux n’étaient pas terminés (en août 2019).
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Pas moins de 5 018 arbres de teck ont été utilisés dans le bâtiment (« ils représentent l’adn de la Thaïlande»).
En 2016, à la suite d’une polémique publique, le projet d’utiliser des bois sauvages fut abandonné sur décision du Premier Ministre.
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Dénommé
Sappaya-Sapasathan
สัปปายะสภาสถาน
traduisible par "endroit pour faire de bonnes actions", il est situé au bord du fleuve Chao Phraya dans le quartier de Kiakkai légèrement au nord de Dusit, le centre administratif de Bangkok, où se concentrent les ministères.
Il s’agit du plus grand complexe parlementaire au monde comprenant 424 000 m² d’espace intérieur et pouvant accueillir plus de 5000 personnes.
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La tour centrale, haute de 134 mètres, symbolise le Mont Meru, considéré comme le centre de l’univers dans les mythologies hindouistes et bouddhistes. Elle est flanquée de deux hémicycles :
- Suriyan Hall (la chambre Soleil), 800 sièges, où se réunit l’Assemblée Nationale
- Chantra Hall (la chambre Lune), 300 sièges, où se réunit le Sénat.
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L’élément architectural le plus marquant est la pagode située au sommet du bâtiment, dans laquelle a été installée une statue de
Phra Siam Devadhiraj, la divinité protectrice de la Thaïlande.
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D’après ses concepteurs, bien que très inspiré par la mythologie bouddhiste, ce bâtiment se veut néanmoins représentatif de l’identité thaïlandaise… de la Nation, de la Moralité, de la Sagesse, de la Monarchie et du Peuple (rien que ça !)
Cette vidéo présente le nouveau bâtiment en images 3D
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Chronologiquement, Sappaya-Sapasathan est le 3ème bâtiment qui abrite le Parlement thaïlandais depuis l’abolition de la monarchie absolue en 1932.
Deux bâtiments l'ont donc précédé :
- Ananta Samakhom Throne Hall พระที่นั่งอนันตสมาคม de 1932 à 1974
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Lors de la "révolution" de juin 1932 qui allait aboutir à l’abolition de la monarchie absolue, ce bâtiment fut occupé par les insurgés du Khana Ratsadon (Parti du Peuple) qui y séquestrèrent divers ministres et membres de la famille royale.
Il servit ensuite de siège pour le gouvernement provisoire puis le Roi Rama VII le céda pour héberger l’Assemblée Nationale issue des élections de 1933.
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Il fut le siège de l’assemblée Nationale jusqu’en 1974, date à laquelle il fut rendu à la couronne. Situé dans l’enceinte du Dusit Palace, il fut ensuite reconverti en musée et hall d’exposition jusqu’à sa fermeture au public en octobre 2017.
- Parliament house อาคารรัฐสภาไทย de 1974 à 2018.
Sa construction débuta en 1970 à l’initiative du Roi Rama IX, sur un terrain tout proche du Ananta Samakhom Throne Hall.
Inauguré le 19 septembre 1974, constitué de 3 bâtiments mais n’ayant qu’un seul hémicycle, il fut occupé durant 44 ans.
Après la mise en route de la construction du nouveau Parlement, il fut décidé que ce terrain serait restitué au Palais Royal au plus tard à l’échéance de fin 2018, ce qui fut fait alors que le chantier du Sappaya-Sapasathan était loin d’être terminé.
Pendant 8 mois, les parlementaires durent siéger provisoirement dans un auditorium, loué pour l’occasion à la compagnie de télécoms TOT.
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Bien qu’ayant été au cœur de l’histoire contemporaine de la Thaïlande, ce bâtiment ne sera pas conservé et à partir de début 2019, le Bureau du Palais Royal a décidé d’entreprendre son démantèlement.
Wat Wang Wiwekaram à Sangkhlaburi
A Sangkhlaburi,
le Wat Wang Wiwekraram
วัดวังก์วิเวการาม
est le temple emblématique du "village Mon"
(voir cet article).
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A l'origine (et encore aujourd'hui par les locaux), ce temple était dénommé :
Wat Luang Pho Uttama วัดหลวงพ่ออุตตมะ
car il fut construit (en 1953) par les villageois d’origine karen et mon, à l’initiative de Luangpho Ajahn Tala Uttama, un moine très révéré, lui-même originaire de Birmanie.
Réfugié en Thaïlande en 1948, Luangpho Uttama était très respecté pour son enseignement, pour l’aide qu’il apporta aux réfugiés de l’ethnie Mon persécutés en Birmanie et pour son role de médiateur dans le conflit régional avec les Karen.
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Proche de la famille royale thaïlandaise, il fut également le précepteur du Prince Maha Vajiralongkorn, futur roi Rama X.
<<<< Décédé en 2006 à l’age de 96 ans, sa dépouille est conservée dans l’un des bâtiments de ce temple.
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Lors du Mon Floating Boat Festival (en septembre) les membres de la communauté Mon se rassemble en nombre dans ce temple.
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A Sangkhlaburi, voir également :
Luang Pho Phra Sai / Wat Pho Chai à Nong Khai
Le Wat Pho Chai วัดโพธิ์ชัย
est le temple le plus emblématique de Nong Khai.
Le temple lui-même n'est pas exceptionnel du point de vue architectural mais il est connu dans toute la Thaïlande pour abriter une statue de Bouddha dénommée :
Luang Pho Phra Sai
หลวงพ่อพระใส
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D'origine laotienne (style Lan chang), cette statue en bronze, avec une tête en or massif et ornée de rubis, représente le Bouddha assis dans la position dite "Bhumisparsha Mudra", soit "prenant la terre à témoin".
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Au 16ème siècle, régnant sur le royaume de Lan Chang (actuel Laos), le roi Setthathirath fit sculpter 3 statues de Bouddha similaires.
Exposées à Vientiane, elles furent désignées du nom de ses 3 filles Phra Soem, Phra Suk et Phra Sai.
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A la fin du 18ème siècle, les armées siamoises sous les ordres du futur Rama Ier, avaient vaincu celles du Lan Chang et entreprirent le pillage de Vientiane
(dérobant en particulier le "Bouddha d'émeraude", aujourd'hui exposé au Wat Phra Kaeo de Bangkok et devenu l'emblème religieux de la dynastie thaïlandaise actuelle).
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En 1827, souhaitant marquer son emprise sur le Laos,
le roi Rama III ordonna de faire amener au Siam les 3 statues dédiées aux filles du roi Setthathirath.
Lors du transport en bateau de Vientiane vers Nong Khai, l'une des statues, Luang Pho Phra Suk, disparut dans le Mékong.
Elle ne fut jamais retrouvée (la légende dit qu'elle est conservée par le Naga au fond du fleuve).
Une réplique est aujourd'hui exposée au Wat Si Khun Muang de Nong Khai (voir cet article).
Les deux autres statues arrivèrent à Nong Khai mais étaient censées être ensuite acheminées vers Bangkok, ce sera le cas pour Luang Pho Phra Saem qui est aujourd'hui exposée au Wat Pathum Wanaram (voir cet article).
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Concernant Luang Pho Phra Sai, la légende dit qu'il fut impossible de la sortir de l'enceinte du Wat Pho Chai au point que par deux fois, le chariot qui la transportait se brisa. Les locaux y virent le signe que la statue souhaitait rester sur place, probablement pour attendre le retour de Luang Pho Phra Suk.
Il fut donc décidé de garder cette statue à Nong Khai,
où elle est exposée au Wat Pho Chai depuis 1856.
De par son histoire et les croyances qui y sont associées (de nombreux miracles lui sont attribués), cette statue fait l'objet d'un culte fervent de la part des locaux aussi bien que des visiteurs de passage à Nong Khai.
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Voir également :
Chantons la nouvelle année - Pohn Pee Mai
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La mélodie thaïlandaise sans doute la plus connue pour "chanter la nouvelle année" s'intitule “Pohn Pee Mai” พรปีใหม่ , à traduire par "bénédiction du nouvel an"...
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...et elle est l'oeuvre du Roi Rama IX (décédé en octobre 2016).
“Pohn Pee Mai” version classique au piano.
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Cette chanson fut jouée pour la première fois le 1er janvier 1952 avec des paroles écrites par le Prince Chakrapan Pensiri.
Par la suite, une version en anglais fut écrite par Pathorn Srikaranonda, un saxophoniste qui faisait partie du groupe de jazz qui jouait régulièrement avec le Roi lui-même.
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Depuis plus de 60 ans, elle a évidemment fait l'objet de multiples adaptations dans des styles très divers.
Celle dont la vidéo figure en tête de cet article est l'une des plus récentes (2016).
Elle fait partie de la bande originale du film “Pohn Jaak Fah” พรจากฟ้า (traduisez "Bénédictions venues du ciel"), une comédie dont l'intrigue est centrée autour de la musique du Roi Bhumibol Adulyadej.
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Elle est interprétée par Bird Thongchai McIntyre et Violette Wautier (dont je vous avais parlé dans cet article).
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Le roi Bhumibol Adulyadej (Rama IX) était un musicien jazzman émérite jouant de plusieurs instruments (clarinette, saxophone, piano) et qui a officiellement composé une cinquantaine d'oeuvres.
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Pour en savoir plus sur la passion et l’œuvre musicale du roi Rama IX, voir cet article :
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En thaï, l'expression
สวัสดีปีใหม่
prononcez "sawadee pimai"
(on peut voir différentes transcriptions)
signifie "bonne année" et elle est évidemment employée pour exprimer les meilleurs voeux en ce début janvier.
Elle s'emploie aussi...
- au moment du Songkran (mi-avril) qui correspond au "nouvel an thaï".
Voir cet article. - ainsi qu'au moment du nouvel an chinois (en février).
Voir cet article.
Le poste frontière du col des 3 pagodes (région de Sangkhlaburi)
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Le col des Trois Pagodes
ด่านเจดีย์สามองค์
prononcez "dan chedi sam ong"
est situé précisément dans le village de
Nong Lu หนองลู
(district de Sangkhlaburi).
<<<< Les 3 chedis blancs qui ont donné son nom à cet endroit sont représentés sur le sceau officiel de la province de Kanchanaburi.
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Ce passage fut emprunté dès l'époque Dvaravati (6ème-11ème siècle de notre ère) pour le commerce et aussi par les convois militaires (dans les deux sens et durant plusieurs siècles).
Ces trois pagodes furent probablement construites à la fin du 18ème siècle comme un symbole de paix après les multiples affrontements qui avaient opposé les royaumes birmans et siamois.
Le col culmine à une altitude modeste (282m) mais c'est le poste frontière situé sur la route 323 qui relie Sangkhlaburi (en Thaïlande) à Payathonsu (ville frontalière en Birmanie).
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Durant la seconde guerre mondiale, passait également à cet endroit, la voie ferrée désignée ici comme la "Burma-Thaï Railway" mais plus connue sous le nom de "Death Railway" (soit "voie ferrée de la mort").
Venant de Kanchanaburi (voir cet article), elle fut construite par des soldats alliés prisonniers des japonais ainsi que des travailleurs asiatiques réquisitionnés (plusieurs milliers moururent sur le chantier).
<<<< Une plaque commémorative est visible au milieu du petit marché qui jouxte la frontière.
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On trouve ici bien sur divers produits venus de la Birmanie voisine : accessoires en bois, bijoux, alcools et cigarettes détaxés,...
... ainsi que des produits à base de thanaka (voir cet article).
<<<< Il s'agit d'une spécialité cosmétique typiquement birmane à base de bois (voir cet autre article).
Ce lieu est habituellement un point de transit important pour les échanges entre la région ouest de la Thaïlande et la région sud de la Birmanie.
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Lors de notre visite, le poste frontière était fermé suite aux décisions prises dès le mois de mars 2020 en raison de la crise Covid-19.
Cela a eu pour effet d'interrompre le traffic de marchandises ainsi que le passage des travailleurs birmans vers la Thaïlande... du moins selon le discours officiel.
Sur place, les commerçants locaux nous ont confirmé avec un sourire en coin que les produits venus de Birmanie étaient toujours présents sur les marchés coté thaïlandais...
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Quant aux entrées illégales de travailleurs birmans, elles restent nombreuses, organisées par des réseaux chevronnés qui échappent grandement aux contrôles pourtant renforcés par l'armée thaïlandaise.
Le Festival des éléphants à Surin
Le Festival des éléphants à Surin มหัศจรรย์งานช้างสุรินทร์
prononcez "mahat satchan gnan chang surin"
se tient chaque année lors du 3ème week-end de novembre.
Nous avons assisté à la 60ème édition de cet événement qui rassemble plusieurs centaines d’éléphants venant de la province de Surin et plus particulièrement de Ban Taklang, "le village des éléphants".
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Malgré la crise du Covid, les visiteurs étaient venus nombreux pour assister aux défilés, spectacles, concerts, foire commerciale,… qui animent la ville pendant plus d’une semaine.
Le clou du festival est un spectacle qui se tient dans le stade de football de la ville.
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Pendant 3 heures, les tableaux se succèdent comme autant d’évocations qui se veulent à la gloire des éléphants.
- Evocation de la vie traditionnelle des populations locales en harmonie avec les éléphants.
- Reconstitution d’une capture d’éléphant sauvage.
- Divers numéros censés démontrer les "aptitudes" des éléphants.
(les gribouillages et autres matchs de foot ne sont pas forcément du meilleur goût)
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- Evocation d'un épisode glorieux de l’histoire du Siam :
le combat victorieux du roi Naresuan face aux envahisseurs birmans lors de la bataille de Nong Sarai en 1592.
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Tôt le matin, avant le spectacle, on peut voir les éléphants arriver au stade, conduits par leurs "mahouts" (en thaï ควาญช้าง prononcez "kwan-chang"), qui viennent ici avec leurs familles.
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Je comprends que certains puissent s’émouvoir de ces scènes et des instruments utilisés pour "conduire" les éléphants.
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Pourtant, en l’occurrence je n’ai pas eu le sentiment d’avoir face à moi des brutes sanguinaires maltraitant les éléphants pour le plaisir ou pour l’appât du gain.
Depuis plusieurs siècles, les habitants de la région de Surin, vivent (modestement) avec les éléphants qu’ils respectent profondément et considèrent comme des membres de leur famille.
Il faut comprendre que ces animaux sont domestiqués et que leur sort, certes pas forcément enviable, n’est pas très différent de celui des chevaux en Europe ou des dromadaires dans le Monde Arabe par exemple.
Bien évidemment, les éléphants ne sont pas ici dans leur environnement naturel et je ne nie pas qu’il existe malheureusement des pratiques dérangeantes et des dérives condamnables (ni plus ni moins sans doute que dans tous les domaines impliquant hommes et animaux).
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Reste que, de toute façon, je ne me sens aucune légitimité à juger ces gens et je suis plutôt mal à l’aise avec la posture de donneur de leçons qu’adoptent certains défenseurs de la cause animale (occidentaux pour la plupart).
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Pour tout dire, nous n’avons ressenti aucune honte à participer à ce Festival, à apprécier le spectacle, à partager le bonheur des locaux, fiers de mettre en valeur leurs traditions et leur attachement aux éléphants.
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En anglais cet événement est dénommé "Surin’s Elephant Round-up". Or, le mot "round-up" peut désigner à la fois un "rassemblement" (ce qu’il est effectivement de nos jours) mais aussi une "rafle", un terme pouvant faire référence à une tradition beaucoup plus ancienne.
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Historiquement, dans des temps où les pachydermes étaient très nombreux dans les forets environnantes, des "rafles" ou plus simplement des captures étaient régulièrement organisées par les Kuy กูย (habitants de cette région) qui observaient des rituels précis relevant de croyances animistes, lorsqu’ils chassaient les éléphants sauvages.
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A partir du 14ème siècle, les souverains du royaume d’Ayutthaya s’y intéressèrent pour en faire des événements publics auxquels ils conviaient des hôtes de marque.
Progressivement la chasse proprement dite fut remplacée par une mise en scène où n’étaient utilisés que des éléphants domestiqués.
Ces spectacles royaux continuèrent jusqu’au début du 20ème siècle mais furent interrompus en 1938.
1891 : le Roi Rama V reçoit le futur tsar Nicolas II >>>>
En 1960, la tradition fut reprise et modernisée sous la forme d’un festival, rapidement devenu une attraction touristique, emblématique de la province de Surin.
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Le peuple Kuy ชาวกูย est une ethnie implantée majoritairement dans les provinces du sud de l’Isaan (Surin, Buriram, Si Saket, Ubon Ratchathani).
Elle est parfois désignée en Thaïlande par l’expression :
"khamen pa dong"
เขมร ป่าดง,
"le peuple khmer de la jungle".
Aujourd’hui parfaitement intégrés, les thaïlandais d’origine kuy gardent leur réputation de mahouts qualifiés et de dresseurs d'éléphants.
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<<<< Tony Jaa, célèbre acteur thaïlandais est un "kuy".
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A propos de Surin, voir également :
Surin
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Surin สุรินทร์,
capitale de la province du même nom, est une ville située au sud de l'Isaan, à environ 60 km de la frontière cambodgienne.
Elle connut une première période de prospérité durant l'ère Dvaravati (entre le 7ème et 13ème siècle), lorsque la région faisait partie de l'empire Khmer. De nombreux vestiges de style khmer sont visibles dans la province, de même que dans tout le sud de l'Isaan.
Après la chute de l'empire Khmer et plusieurs siècles en désuétude, c'est au 18ème siècle que la ville retrouva son importance sous l'impulsion d'un notable local nommé Chiang Pum.
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La légende (?) dit que celui-ci offrit un éléphant blanc au futur roi Rama 1er et qu'en reconnaissance il reçut le titre de "Luang Surin Phakdi". Devenu roi, Rama 1er le nomma gouverneur de la province.
C'est en 1763 que fut "re-fondée" la ville sur son emplacement actuel (à environ 15km du village d'origine) et en 1786, le nom de la ville fut changée en Surin, en l'honneur de son gouverneur.
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Considéré comme le héros de la ville, la statue de
Phraya Surin Phakdi Si Narong Chang Wang (Phu)
(son nom complet)
อนุสาวรีย์พระยาสุรินทรภักดีศรีณรงค์จางวาง (ปุม)
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est installée sur un rond-point au centre-ville.
<<<< C'est un lieu de recueillement pour les visiteurs et de rassemblement pour les principaux événements organisés à Surin.
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Autoproclamée "monde des éléphants", la province de Surin est largement associée à l'image des éléphants.
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Domestiqués depuis plusieurs siècles, des centaines (milliers ?) d'éléphants vivent dans la région, particulièrement à Ban Taklang, le "village des éléphants".
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Depuis qu'ils ne sont plus utilisés aux travaux en forêt, ils sont devenus des attractions touristiques... pas forcément très recommandables. Leur "exploitation" suscite de fortes critiques (surtout en Europe) de la part des défenseurs de la cause animale qui font état de maltraitance.
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L'autre monument emblématique de Surin est le "pilier de la ville" dénommé
San Lak Muang Surin
ศาลหลักเมือง สุรินทร์
Bien que moderne et achevé récemment, le bâtiment reprend le style khmer caractéristique des "prasat" que l'on retrouve par exemple sur les sites de Phimai ou de Phanom Rung.
La salle abritant le pilier est décorée de peintures représentant des personnages mythologiques...
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...présents également sur les portes.
Ce n'est qu'en 1968 que ce bâtiment fut construit et précédemment, le "pilier de la ville" était abrité dans un petit pavillon chinois.
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Le pilier actuel, provenant de la province de Kanchanaburi, y a été installé le 25 mars 1974 lors d'une cérémonie présidée par le roi Rama IX.
Il s'agit d'un tronc de cassier surmonté d'une tête de Bouddha à 4 visages.
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Phra That Na Dun (province de Maha Sarakham)
Au centre de l’Isaan,
le Phra That Na Dun
พระธาตุนาดูน
est un sanctuaire important situé précisément à Na Dun นาดูน à environ 40km de la capitale provinciale Maha Sarakham.
De très nombreux gongs sont disposés autour du chedi, dont la plupart ont été amenés là par les communautés de bouddhistes des environs lors de pèlerinages.
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Le chedi est situé au centre d’un cercle et dans le grand parc autour, se trouvent :
- le Wat Phra That Na Dun (soit le temple qui lui est associé)
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- le Ban Isan Museum (consacré à l'habitat traditionnel de la région)
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- le Champasri Nakhon Museum (voir ci-dessous)
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Historiquement, cette région fut celle d’une puissante cité nommée Jambbasri (en thaï : นครจัมปาศรี prononcez "Nakhon Champasri") qui connut la prospérité sous le royaume de Dvaravati (du 6ème au 12ème siècle de notre ère).
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En 1979, des reliques de Bouddha furent retrouvées lors de fouilles à proximité de la petite ville de Na Dun. A la suite de cette découverte, les habitants de la région décidèrent de construire ce monument en prenant modèle sur la petite pagode en métal qui les avait préservées (l’expression พระธาตุ prononcez "phra that" se traduit par "reliques").
Achevé en 1986, haut de 50 mètres, le Phra That Na Dun, devenu emblématique de la province de Maha Sarakham, est un lieu de pèlerinage très prisé par les bouddhistes venant de tout l’Isaan.