histoire
Balade sur le Khlong Samrong à Bang Phli
Le Khlong Samrong คลองสำโรง
est un long canal (55 km) creusé au début du 16ème siècle et reliant les embouchures des fleuves Chao Phraya et Bang Pakong.
A cette époque, le commerce entre Ayutthaya (100 km au nord) et les rivages du Golfe du Siam passait principalement par les voies fluviales.
<<<< Le point de départ de la balade est situé à proximité du Wat Bang Phli Yai.
Le canal est relativement large mais plusieurs passerelles le traversent et seuls des bateaux de taille modeste peuvent y circuler.
Les plantes aquatiques peuvent être envahissantes, nécessitant un entretien régulier par les locaux.
Bien que situé dans une zone largement urbanisée (depuis plusieurs siècles), le canal est loin de la frénésie habituelle de la capitale qui n'est pourtant distante que de quelques kilomètres.
<<<< L'habitat caractéristique des "klongs" คลอง (traduisez "canaux") alterne avec des bâtiments plus modernes.
Quelques activités vivrières persistent sur les berges, offrant par endroits un panorama bucolique.
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A propos du Wat Bang Phli Yai :
Mémorial de la 37ème Division de l'Armée Japonaise (à Nakhon Nayok)
A Nakhon Nayok, (centre de la Thaïlande),
dans l'enceinte du Wat Phrammani se situe
le Mémorial de la 37ème Division
de l'Armée Japonaise
อนุสรณ์สถานกองพลทหารญี่ปุ่นที่ 37
Ce "cénotaphe" (monument funéraire élevé à la mémoire d'une personne ou d'un groupe de personnes mais ne contenant pas de corps) a été érigé en 1989 à l'initiative d'anciens combattants japonais afin de rendre hommage aux soldats japonais morts dans cette région à la fin de la seconde guerre mondiale et dont les cendres ont été rassemblées ici.
Chaque année en février, une cérémonie y est
organisée en leur mémoire.
Le Wat Phrammani est le temple bouddhiste le plus important de Nakhon Nayok et la présence (surprenante) d’un tel monument à cet endroit renvoie aux circonstances de la fin de la seconde guerre mondiale en Asie du Sud-Est.
La 37ème Division de l'Armée Impériale Japonaise était une unité d'infanterie créée en 1939 et dont le nom de code était "Fuyu Heidan" 冬兵団 (soit "Division Hiver").
En décembre 1944, après avoir combattu contre les troupes chinoises (communistes dans le nord puis nationalistes dans le sud de la Chine), elle se joint aux troupes japonaises qui occupaient l'Indochine Française depuis 1940.
La 37ème Division participa à l'opération Ichi-Go en Chine >>>>
Au début de 1945, la 37ème Division vint s'installer sur le site de Nakhon Nayok avec pour mission de s'opposer à une éventuelle invasion de la Thaïlande par les troupes britanniques, que les japonais combattaient en Birmanie
(la Thaïlande s'était formellement rangée au coté du Japon depuis décembre 1941 - voir cet article).
Soldats japonais en Chine et en Birmanie (1944-1945)
Après la capitulation japonaise, les soldats de la 37ème Division restèrent consignés sur ce site et ne furent finalement rapatriés au Japon qu'en mai-juin 1946, avant que la Division ne soit dissoute.
Aucun combat n'eut lieu dans cette région mais
plus de 7 000 soldats moururent de la malaria ou autres maladies.
Le Général Sato Kenryo commandait la 37ème Division.
Ex Chef du Bureau des Affaires Militaires au Ministère de la Guerre, il fut arrêté en 1945 puis condamné à perpétuité en 1948.
<<<< Ici lors de son procès pour crimes de guerre
Il fut libéré sur parole en 1956 et mourut en 1975.
Par la suite, la base militaire construite par les japonais à Nakhon Nayok fut
transformée par l'armée royale thaïlandaise pour y installer
<<<< la Chulachomklao Royal Military Academy.
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A propos du Wat Phrammani où se situe ce mémorial :
A proximité de Nakhon Nayok et à propos de la Chulachomklao Royal Military Academy :
L'histoire du "Laser Buddha" de Khao Chi Chan.
Voici quand et comment a été réalisée :
Phra Bouddha Maha Vajira Uttamobhas Sasada
พระพุทธมหาวชิรอุตตโมภาสศาสดา
l'image de Bouddha gravée dans la roche
à Khao Chi Chan.
Contrairement à une idée largement répandue (et colportée sur de nombreux sites internet, y compris sur Wikipedia !)...
le laser n'a pas été utilisé pour découper la roche
et "incruster" l'image du Bouddha dans la montagne.
Après que le patriarche suprême Suvaḍḍhano (plus haute autorité bouddhiste de Thaïlande) ait sollicité le roi Rama IX pour sanctuariser la colline de Khao Chi Chan, celui-ci émis l'idée qu'une image de Bouddha soit dessinée sur la montagne en utilisant les technologies les plus modernes.
D'un point de vue technique, le projet a véritablement débuté en juin 1995 et fut placé sous la supervision du Prince héritier Maha Vajiralongkorn (devenu aujourd'hui le roi Rama X).
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1- Diagnostic géologique
Mesurant environ 170 mètres de haut et exposée au nord, la falaise de Khao Chi Chan est constituée de calcaire qui a été partiellement transformé par l'insertion de granit. Cela donne à la pierre des couleurs alternées grises et noire.
Le site de Khao Chi Chan étant une ancienne carrière, la force des dynamitages combinée à l'intrusion du granit, a provoqué la fissuration des roches de la falaise. Les failles et les courbes y sont nombreuses.
<<<< A ce stade des marines de la base navale de Sattahip ont dessiné pour la première fois une image du Bouddha sur la falaise.
Lors des premières discussions autour du projet, beaucoup de spécialistes (y compris étrangers) étaient sceptiques quant à sa faisabilité et/ou son coût exhorbitant...
Un appel d'offres fut lancé pour la réalisation des travaux, remporté par une société thailandaise (International Blaster Company) pour une enveloppe de 44 millions de bahts.
Néanmoins, de nombreuses questions restaient sans réponse...
Comment aplanir la falaise ? Comment effectuer les travaux sur la falaise ? Comment y suspendre des échafaudages ? Où trouvez des travailleurs expérimentés pour ces conditions de travail ?
Et surtout comment faire pour "incruster" le dessin de Bouddha sur la falaise... ?
L'état des rochers de la falaise n'étant pas bon, les options de sculpture en bas-relief ou en haut-relief furent abandonnées à la fois pour des soucis de sécurité, de coûts et de délais.
L'équipe de conception dirigée par des universitaires et géologues décida d'un "dessin linéaire" sur la paroi (cohérent avec la topographie de la falaise d'origine).
Compte tenu du danger de chutes de pierres, il était aussi nécessaire de construire un étang devant la falaise pour empêcher les visiteurs de trop s'en approcher.
Mais à ce stade, personne n'avait encore évoqué l'idée du "laser" !
- 2- Travaux préparatoires (le "lissage" de la falaise)
Après que l'idée d'installer un ascenseur ait été rejetée (l'angle de la falaise ne le permettait pas), un échafaudage et un treuil électrique furent installés du côté ouest, permettant de transporter les personnes et les marchandises en haut de la falaise.
Le travail d’ajustement de la paroi a été réalisé de haut en bas en commençant par la fabrication
<<<< d'un "banc supérieur", au-dessus de la future image de Bouddha.
Après que les ingénieurs géotechniciens aient inspecté et "cartographié" la géologie de la falaise, diverses charges explosives ont été positionnées et plusieurs techniques de dynamitage ont été mises en œuvre.
L’objectif était de lui donner une courbure régulière et une surface uniforme compatibles avec le dessin envisagé. Lors de cette opération 50 000 mètres cubes de roches furent évacués.
Enfin, pour améliorer la stabilité de la falaise, des techniques de projection de béton furent utilisées, des boulons d'ancrage et des barres d'armature furent installés (la longueur cumulée des boulons d'ancrage encastrés dans la falaise dépasse 3 kilomètres).
- 3- L'utilisation du "laser"
Après le "lissage" de la falaise, les responsables du projet devaient définir la méthode pour dessiner l'image de Bouddha sur la paroi. L'un deux avait entendu parler d'un professeur à la Faculté d'Ingénierie de Thonburi qui "pouvait dessiner avec la lumière laser".
La réponse du Dr Pichet fut sans appel :
"Je ne peux pas le faire.
Le plus grand que j'ai jamais réalisé mesurait seulement 30 cm !".
Il avait utilisé pour cela un laser à lumière rouge à haut pouvoir de pénétration (CO2 Laser, utilisé en chirurgie), méthode impossible à transposer pour réaliser une image de plus d’une centaine de mètres de haut...
L'idée de sculpter la roche "au laser" fut donc rapidement abandonnée
mais le Dr Pichet accepta de participer au projet pour "créer une image de Bouddha sur la falaise".
Dans un premier temps, il fallait coupler un "laser-Argon" (du type de ceux que l'on voit briller lors des célébrations ou dans les discothèques en général) avec un scanner...
appareil encore très rare à l'époque en Thaïlande.
<<<< Par chance, il se trouva qu'à peine un mois auparavant, le Dr Pichet avait réceptionné un scanner. Il s'agissait s'un appareil destiné initialement à une discothèque de Hat Yai...
Son propriétaire (étranger) étant décédé, son épouse avait décidé d'en faire don à la Faculté de Thonburi (!).
En collaboration avec le National Electronics and Computer Technology Center, ce scanner fut assemblé avec un laser-Argon acheté à l'étranger afin de pouvoir projeter une image à une distance supérieure à 100 m.
<<<< Une fois le dispositif installé sur site et calé avec précision pour éviter toute déformation du dessin,
la projection pouvait se faire durant la nuit
(le laser n'était pas assez visible durant la journée)
Pendant plusieurs nuits d'affilée et à trois niveaux de la falaise
(au-dessus de la tête du Bouddha, dans la zone de la poitrine,
au niveau des genoux),...
des équipes, accrochées à des cordes, ont peint en blanc
les lignes dessinées par la lumière laser.
Des corrections étaient faites dans la journée pour s'assurer au mieux de la beauté et de la conformité de l'image peinte sur la paroi.
- 4- L'inauguration, le 24 janvier 1996
L'étape suivante des travaux consistait à disposer une multitude de petites charges explosives afin de creuser des rainures dans la roche en suivant les lignes peintes sur la paroi.
Entre fin décembre 1995 et janvier 1996, les équipes sur site travaillèrent d'arrache-pied et le 24 janvier une cérémonie fut organisée en présence du Prince Maha Vajiralongkorn au cours de laquelle il déclencha lui-même symboliquement une série d'explosions.
Cette date du 24 janvier 1996 a été retenue comme étant l' "inauguration" officielle...
mais les travaux étaient loin d'être terminés sur le site.
Depuis le début, le chantier avait été placé sous l'autorité du Prince Maha Vajiralongkorn et de sa soeur, la Princesse Maha Chakri Sirindhorn (vice-présidente du comité exécutif)
Tous deux y faisaient des visites régulières et donnaient certaines indications, mais le roi lui-même s'y intéressait également de près.
<<<< Ainsi lors d'une inspection en hélicoptère, Rama IX indiqua que "Le visage du Bouddha n'est pas beau"... (et pour que le dessin soit modifié, les rainures correspondantes durent être modifiées).
- 5- Le comblement des rainures et la pose de mosaïques dorées
Les rainures creusées à l'explosif (ajustées à 10 cm de profondeur et 30 à 50 cm de largeur) furent comblées avec du béton...
...puis recouvertes de mosaïque dorée afin d'obtenir une visibilité lointaine pour l'image dessinée sur la paroi (c'était une volonté exprimée par le roi Rama IX dès l'origine du projet).
En l'occurrence il s'agit de véritables mosaïques en or, venues d'Italie, du même type et produite dans la même usine que celles utilisées pour la restauration du Grand Palais et du Wat Phra Kaew à Bangkok.
Ces mosaïques sont encore parfaitement observables aujourd'hui.
- 6- La pose des yeux du Bouddha (février 2000)
Les yeux du Bouddha sont constitués de 1678 pièces d'onyx noir (découpé en mosaïque).
Offert par un groupe de fidèles, ils furent installés le 20 février 2000, lors d'une cérémonie bouddhiste présidée par le Patriarche Suprême de Thaïlande.
- 7- Les reliques enchâssées dans la poitrine du Bouddha (novembre 2001)
Afin de sanctuariser définitivement le site de Khao Chi Chan, les autorités bouddhistes décidèrent d'y enchâsser des reliques de Bouddha lors d'une cérémonie
tenue le 28 novembre 2001.
Les reliques offertes par le roi Rama IX, déposées dans un récipient en bois de teck doré, furent transportées le long d'un câble métallique jusqu'au niveau de la poitrine du Bouddha puis enchâssées dans la roche.
Cette cérémonie marquait l'achèvement de ce projet qui, depuis 1995, avait mobilisé plusieurs équipes de géologues, architectes, ingénieurs, ouvriers,...
Rebaptisée par certains "Laser Buddha",
cette représentation de Bouddha, désormais incrustée dans la falaise de Khao Chi Chan est l'une des plus grande répertoriées dans le monde.
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Les éléments contenus dans l’article ci-dessus sont tirés du récit rédigé par le Dr Decha Luangpitakchumphol qui fut l’un des acteurs de ce projet en tant qu’ingénieur géologue.
Voir le lien ci-dessous (en thaï) pour en avoir tous les détails :
Voir également :
Khao Chi Chan... la "Montagne du Bouddha"
Située à Na Jomtien
(environ 20 km au sud de Pattaya),
Khao Chi Chan (ou Khao Chee Chan)
เขาชีจรรย์
est une colline calcaire sur laquelle est exposée une gigantesque image de Buddha, large de 70m et haute de 109m (130m avec son socle).
Parfois surnommée "Montagne du Bouddha",
son nom complet en thai est :
Phra Phuttha Maha Wachira
Uttamophat Satsada
พระพุทธมหาวชิรอุตตโมภาสศาสดา
Ce nom, ainsi que son année de création (๒๕๓๙ =2539 du calendrier bouddhiste soit 1996)
sont inscrits (en thaï) au bas de la paroi rocheuse.
A l'origine, cet endroit était utilisé en tant que carrière, en particulier pour la construction de la base aérienne de U-Tapao où l'armée américaine s'était installée durant la guerre du Vietnam.
L'exploitation continua par la suite (de manière plus ou moins illégale) et au début des années 1990s, alors que la colline était déjà à moitié découpée, le patriarche suprême de l'époque estimait que c'était un gaspillage de la laisser être entièrement détruite.
Il demanda au roi l'autorisation d'en faire un site dédié au culte bouddhiste avec le projet de créer une image géante de Bouddha.
Réalisée en moins d'un an et avec des méthodes novatrices pour l'époque, "l'image de bouddha sculptée dans la colline de Khao Chi Chan" fut symboliquement inaugurée en 1996 à l'occasion du jubilé des 50 ans de règne de Rama IX.
Cette image a été conçue avec un logiciel informatique et un laser a été utilisé pour la dessiner sur la paroi...
Cette technique originale (et probablement unique au monde) a beaucoup contribué à la renommée de Khao Chi Chan.
Pourtant, contrairement à une idée très répandue, l'image du bouddha n'a pas été "incrustée" dans la roche par un faisceau laser.
Le laser a permis de projeter le dessin et ainsi de le peindre sur la paroi mais c'est grâce à une multitude de petites charges explosives que des rainures ont été creusées en suivant les lignes du dessin afin de le fixer dans la roche.
Profondes de 10cm et large d'environ 30 à 40cm, ces rainures ont été ensuite garnies de ciment puis recouvertes de mosaïques dorées pour donner son aspect définitif à l'image du bouddha.
S'inspirant des styles Lanna (royaume du nord Thailande du 14 au 18ème siècle) et Sukhothai (royaume siamois du 13 au 15ème siècle), le dessin représente le Bouddha assis sur un lotus, jambes croisées, dans la position dite
"Bhumisparsha Mudra",
soit "prenant la terre à témoin".
Elle symbolise l’illumination du Bouddha, lorsqu’il appela la déesse de la Terre, Sthavara, pour vaincre Mara, le démon du désir.
<<<< Cette pose est la plus utilisée parmi les multiples représentations du Bouddha en Thailande.
Sur l'esplanade devant l'image du bouddha et autour de la colline, un parc a été aménagé, propice à la relaxation et à la méditation. Les visiteurs thailandais et étrangers s'y pressent nombreux.
Sur une plaque commémorative décrivant la création de ce monument et ce qu'il représente...
...ils viennent témoigner de leur attachement en y déposant des pièces de monnaie.
Aujourd'hui, Khao Chi Chan est devenu un lieu emblématique et une attraction touristique majeure de la région.
Des festivals et manifestations culturelles y sont régulièrement organisés.
Voir par exemple :