histoire
Le 8 septembre 1954 : fondation de la SEATO (Southeast Asia Treaty Organization)
Le 8 septembre 1954, lors d'une conférence tenue à Manille (capitale des Philippines), un accord de défense collective pour l'Asie du Sud-Est est signé par les représentants de 8 pays :
Philippines, Thailande, Pakistan
Australie, Nlle-Zélande
États-Unis, France, Royaume-Uni.
Cet accord prévoit la création de
l'Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est,
désignée par son acronyme anglais SEATO
(South-East Asia Treaty Organisation).
en thai : องค์การสนธิสัญญาป้องกันภูมิภาคเอเชียตะวันออกเฉียงใต้
Ainsi créée au début de la "guerre froide", la SEATO fut initiée par le gouvernement américain avec l'objectif de contrer l'expansion et l'influence communistes dans cette région du monde. En particulier Richard Nixon, vice-président à l'époque, souhaitait avoir coté asiatique un équivalent à l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord).
Seuls 2 pays d'Asie du Sud-Est, farouchement anti-communistes, en étaient membres :
<<<< les Philippines
qui étaient aux prises avec une insurrection communiste sur leur territoire.
la Thailande >>>>
qui s'inquiétait de la création d'une "région autonome thai"
dans le sud-ouest de la Chine
et d'une possible subversion maoïste sur son territoire.
Le troisième membre asiatique était
<<<< le Pakistan
(qui incluait à l'époque l'actuel Bangladesh, relativement proche géographiquement).
La majorité des membres de la SEATO étaient donc situés en dehors de la région
mais certains y étaient néanmoins impliqués territorialement :
- la France s'apprêtait à abandonner l'Indochine suite aux accords de Genève, ouvrant la voie à l'indépendance du Vietnam, du Cambodge et du Laos. Ils ne furent jamais membre de la SEATO mais considérés comme sous sa "protection" (cet argument fut utilisé pour justifier l'intervention américaine au Vietnam).
- le Royaume-Uni était administrateur de Hong-Kong (qui resta colonie britannique jusqu'en 1997), ainsi que du Sarawak et de Nord-Borneo (qui rejoindront la Malaisie en 1963).
- l'Australie administrait le territoire de Papouasie Nouvelle-Guinée (jusqu'en 1975).
Le siège de la SEATO fut établi à Bangkok en 1955
et en 1957, son premier Secrétaire Général fut thailandais :
<<<< Pote Sarasin พจน์ สารสิน
(ex-ambassadeur aux Etats-Unis et également Premier Ministre thailandais à l'époque).
Sur le plan militaire et à la différence de l'OTAN, la SEATO n'avait pas de commandement unifié et le protocole de réponse en cas de "danger commun" pour les états membres était assez vague.
Malgré l'organisation d'exercices militaires communs, la SEATO s'est vite révélée inefficace.
Exercice militaire Oceanlink de 1958 >>>>
Au fil des ans, l'intérêt et la structure de l'organisation se sont délités :
- la France (en désaccord avec l'intervention américaine au Vietnam) suspend sa participation militaire et se retire de l'état-major de la SEATO en 1965.
- le Pakistan se retire en 1972 après la guerre avec l'Inde puis la sécession du Bangladesh.
- la France interrompt tout financement en 1974.
- le Sud-Vietnam censé être sous la protection de la SAETO est annexé par le Nord communiste en 1975, entérinant la défaite américaine.
La SEATO a été officiellement dissoute le 30 juin 1977 mais le pacte de Manille subsiste en tant qu'instrument juridique et constitue encore aujourd'hui la base des accords militaires entre les États-Unis et la Thaïlande.
Le contexte géopolitique est évidemment différent en 2024 et il n'est plus question aujourd'hui de restaurer cette organisation. Néanmoins, la lutte d'influence entre américains et chinois reste très forte dans cette région du monde, avec occasionnellement des déclarations qui peuvent rappeler celles de la guerre froide.
Luang Pho To, statue de Bouddha au Wat Intharawihan
Luang Pho To หลวงพ่อโต
est le nom de cette statue de bouddha visible dans l'enceinte du Wat Intharawihan à Bangkok, également désignée en tant que
Phra Buddha Sri Ariyamettriya
พระพุทธศรีอริยเมตไตรย.
Tournée vers l'est, haute de 32m et large de 10m, elle fut longtemps la plus haute représentation de Bouddha à Bangkok (désormais supplantée par le bouddha assis du Wat Paknam Phasi Charoen) et elle était visible de tous les quartiers de la ville… du moins jusqu’à la multiplication des immeubles de grande hauteur qui ont transformé le paysage urbain à partir des années 1970s.
De chaque coté de la statue, des escaliers permettent d'accéder au niveau de ses épaules.
Par une entrée étroite et un autre petit escalier, on peut se hisser jusqu'à une plate-forme aménagée, située à l'arrière de la tête de la statue.
Traditionnellement, les offrandes faites à Luang Pho To sont constituées d’une tête de poisson maquereau, un œuf cuit et de fleurs.
Les fidèles viennent déposer leurs offrandes aux pieds de la statue.
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Sa construction a débuté en 1867 à l'initiative de Somdet Phra Phutthachan สมเด็จพระพุฒาจารย์, moine réputé qui dirigeait le temple à cette époque.
Il est décédé 5 ans plus tard alors que seul le bas de la statue était construit. Les travaux furent longuement interrompus et la statue fut finalement achevée en 1927.
A deux reprises, en 1964 et 1967, le roi Bhumibol (Rama IX) et son épouse Sirikit firent apposer des feuilles d'or sur le visage et la chevelure de la statue.
<<<< Ici, la statue telle qu'elle apparaissait
en 1976.
En 1978, des reliques de bouddha (offertes par le gouvernement du Sri Lanka) furent incorporées dans la chevelure de la statue lors d'une cérémonie en présence du prince Vajiralongkorn (futur Rama X).
En 1982, des travaux de restauration furent entrepris, comprenant une décoration avec des mosaïques en or provenant d'Italie.
Wat Intharawihan à Bangkok
A Bangkok,
le Wat Intharawihan วัดอินทรวิหาร
est situé dans la partie nord du district historique de Phra Nakhon พระนคร, à proximité du fleuve Chao Phraya.
Ce temple est connu et visité essentiellement pour sa statue monumentale de bouddha, haute de 32 mêtres et large de 11 mètres.
Dénommée
"Luang Pho To" หลวงพ่อโต,
elle représente le bouddha en position debout et tenant un bol d'aumone (le "bat phra" บาตรพระ).
La statue est adossée à une tour en ciment.
Des escaliers positionnés sur ses cotés permettent d'atteindre le niveau de ses épaules,...
...offrant ainsi une vue panoramique sur le temple.
Le bâtiment principal du temple abrite plusieurs statues et diverses peintures murales.
Le reste du temple est de structure classique, comprenant plusieurs autres bâtiments et statues diverses.
Il s'agit d'un temple très ancien, créé antérieurement à la fondation de Bangkok (voir cet article) sous le nom de Wat Rai Phrik (ce nom faisait référence aux potagers qui l'entouraient à l'époque).
<<<< En 1779, vaincu par les troupes siamoises, le royaume de Vientiane devint vassal du Siam (avant d'être annexé en 1828).
Le futur roi Rama 1er fit venir à Bangkok plusieurs membres de la famille royale du Laos en tant que prisonniers / otages et ils furent installés sur des terrains proches de ce temple.
Parmi eux, arrivé en 1783, Chao Inthawong entra au service des siamois (qui le nommeront ensuite roi sous le nom de Xaiya Setthathirath III de 1795 à 1805) et c'est lui qui entreprit la rénovation du temple, poursuivie ensuite par son fils, resté à Bangkok.
Un siècle plus tard, le roi Rama VI décida de le renommer Wat Intharawihan et les locaux le désignent aussi sous le nom de Wat In ou Wat In Bang Khun Phrom.
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Voir également :
Tham Krasae et le "chemin de fer de la mort" (province de Kanchanaburi)
A l'est de la province de Kanchanaburi,
Tham Krasae ถ้ำกระแซ
est une petite grotte située au bord d'un tronçon particulièrement spectaculaire du
"chemin de fer de la mort"
("thang rodfai sai morlana"
ทางรถไฟสายมรณะ en thai,
"death railway" en anglais),
Cette voie ferrée fut construite durant la 2ème Guerre Mondiale par des travailleurs asiatiques
(env. 200 000) et des prisonniers de guerre alliés (env. 60 000), réquisitionnés par les japonais
(voir cet article).
La grotte elle-même fut aménagée par les hommes travaillant sur le chantier.
Elle a été transformée en un petit sanctuaire bouddhiste.
Les visiteurs y sont nombreux qui viennent se balader sur les rails (dont l'accès est complètement libre !).
Il existe une petite gare et le site est également accessible par la route.
Cela permet de faire quelques photos spectaculaires...
...y compris au moment du passage d'un train.
Le pont ferroviaire de Tham Krasae
"saphan tham krasae" สะพานถ้ำกระแซ
est l'ouvrage le plus impressionnant du
"Death Railway".
Egalement nommé Wang Pho Viaduct, il s'agit d'un viaduc constitué d'un assemblage d'immenses tréteaux en bois.
<<<< Il longe la falaise surplombant la rivière Khaew Noy sur environ 400 mètres.
Il fut construit en seulement 17 jours par des prisonniers de guerre alliés en avril 1943 dans des conditions particulièrement difficiles. Lors de la première explosion à la dynamite, une partie de la falaise s'est effondrée, tuant de nombreux prisonniers.
Par la suite, le sol détrempé et instable, les effondrements, les chutes de roches provoquèrent d'autres nombreux accidents meurtriers, y compris le déraillement du premier convoi japonais qui emprunta le viaduc.
Bien que ce soit devenu aujourd'hui une attraction touristique majeure en Thailande,
la dénomination "Death Railway" fait référence au nombre très élevé de morts intervenus sur le chantier de cette voie ferrée entre 1942 et 1945.
L'objectif de l'état-major japonais était de compléter la liaison entre Bangkok et Rangoon pour faciliter l'approvisionnement des troupes japonaises engagées en Birmanie.
Longue de 415 km (dont les 3/4 sur le territoire thailandais), la ligne devait relier Ban Pong (env. 100 km à l'est de Bangkok) et Thanbyuzayat (au sud-est de la Birmanie). L'origine du projet date de 1885, imaginé par des ingénieurs anglais mais il fut abandonné à l'époque en raison des difficultés du terrain.
Son nom en japonais "Tai–Men Rensetsu Tetsudō" signifiait "lien ferroviaire entre Thailande et Birmanie.
De nos jours, seule la partie thailandaise est en fonction :
de Thonburi (Bangkok)
jusqu'au terminus actuel
à Nam Tok Sai Yok Noi (Kanchanaburi).
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Voir également :