histoire
Le spectacle d'Engor à Phanat Nikhom
Dans la petite ville de Phanat Nikhom (au nord de notre province de Chonburi), une communauté sino-thaïe est installée depuis plus de 2 siècles.
Dans le quartier de Baan Sanjai บ้านสานใจ,
autour du sanctuaire :
San Chao Khor Leng Chue Pui Neiyw
ศาลเจ้าขอเล่ง ฉื่อปุยเนี้ยว
les fêtes du calendrier lunaire sont l’occasion de perpétuer les traditions d’origine chinoise dont certaines donnent lieu à des festivités spectaculaires.
C’était le cas le week-end dernier avec le spectacle de :
"Engor" (ou "Engkor")
การแสดงเอ็งกอ
(prononcez "karsadaeng engkor"),
du nom d’une parade haute en couleurs, exécutée par une troupe de danseurs costumés et maquillés.
Le spectacle commence au bout de la rue par l'éclatement d'une guirlande de pétards...
et se poursuit jusque sur la place devant l'entrée principale du sanctuaire.
Voir cette vidéo sur Facebook : Vidéo 1
Les mouvements sont réglés au son d’un sifflet par le danseur leader qui tient un serpent (factice !) dans ses mains.
Voir ces vidéos sur Facebook :
Vidéo 2 Vidéo 3 Vidéo 4 Vidéo 5
La parade et sa chorégraphie s’inspirent d’une légende de la Chine ancienne :
"la rébellion des héros de Liang Shan".
Un groupe de notables avait mis toute une ville sous sa coupe et des habitants de toutes conditions souhaitaient agir pour en reprendre le contrôle. Ils imaginèrent un stratagème en proposant un spectacle de danse afin de pouvoir aller jusqu'au coeur de la ville sans éveiller les soupçons.
Vêtus de costumes colorés permettant de dissimuler leurs épées et leurs couteaux, ils avaient peint leurs visages pour ne pas être reconnus.
L'opération fut un brillant succès et la ville fut débarrassée de ses oppresseurs.
"Engkor" reconstitue ce spectacle de danse,
avec les costumes et les maquillages qui ont permis aux "héros" d'être victorieux... selon la légende.
Ce récit serait un épisode d'une épopée connue sous différents noms ("Au bord de l'eau", "Le récit des berges", "Les brigands des marais"). Ecrit au 14ème siècle, mélangeant réalité historique et éléments imaginaires, il s'agit de l'un des romans les plus importants de la littérature chinoise.
Il raconte entre autres les exploits de Song Jian et des 108 brigands, basés sur des événements qui se sont effectivement produits dans la Chine du 12ème siècle.
Il existe des troupes montrant le spectacle de "Engor" dans plusieurs villes de Thaïlande où sont installées d'importantes communautés sino-thaïes, par exemple à Udon Thani ou à Nakhon Sawan (voir cet article).
Pour plus d'informations sur le spectacle
Engor à Phanat Nikhom,
<<<< voir cette vidéo sur Facebook (en thaï).
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A Phanat Nikhom, pour l'occasion, de nombreux stands sont installés dans les rues, transformant le quartier en un lieu de promenade où l'on vient se balader dans une ambiance très conviviale.
Beaucoup proposent (évidemment) à manger,
des plats et des snacks de street-food, >>>>
dont certains assez originaux
(j'aurai l'occasion d'en reparler).
Quelques autres stands proposent
<<<< des ateliers peinture pour les enfants
et des produits de l'artisanat local.
C'est ici que se situe le Traditionnal Bamboo Handicraft Center dont j'avais parlé dans l'article ci-dessous :
A propos de Phanat Nikhom,voir également :
La parade du dragon pour le Nouvel An Chinois
Le Nouvel An Chinois
donne lieu à des spectacles, souvent en plein air, proposés par des troupes de danseurs/acrobates dont
la parade du dragon constitue le point d'orgue.
- Voir cette vidéo sur Facebook -
Le dragon est une marionnette flexible de très grande taille (39 mètres de long pour celui-ci).
Il est manipulé et animé par une troupe nombreuse à l'aide de perches positionnées à intervalles réguliers sur toute sa longueur.
Les chinois prêtent aux dragons beaucoup de qualités (dignité, fertilité, bon augure) et malgré son apparence plutôt effrayante, il fait preuve de sagesse et de bienveillance.
Le dragon fait partie de l'horoscope chinois.
2024 sera l'année du dragon. >>>>
Ainsi la danse qui lui est dédiée, est censée éloigner les mauvais esprits et apporter bonheur, chance et prospérité à la communauté.
Des mouvements ondulants et sinueux sont simulés pour mettre en scène les déplacements du dragon et symboliser sa force.
La danse du dragon,
舞龙 "wu long" en chinois,
การเชิดมังกร en thaï
(prononcez "khan cheud mangkorn")
est une tradition très ancienne. Il en est fait mention au 3ème siècle avant JC sous la dynastie Han.
Elle pourrait trouver son origine dans des danses exécutées lors des périodes de sécheresse pour réclamer l'aide des dragons qui étaient associés à la pluie dans la Chine ancienne.
Une légende raconte également qu’un dragon-roi, malade, se serait transformé en humain pour se faire soigner.
Reconnaissant envers celui qui l’avait reconnu et guéri, il lui conseilla de "danser comme un dragon" pour être sur d’obtenir de bonnes récoltes et devenir riche…
Au fil du temps, cette tradition a été colportée par les migrants chinois dans de nombreux pays asiatiques (Japon, Indonésie, Vietnam, Thaïlande entre autres)...
...et même jusqu'en Europe et Amérique au cours des 19 et 20èmes siècles.
Etonnamment, la danse du dragon est assez peu codifiée.
Ainsi la longueur du dragon (de 2 mètres jusqu'à 5 605 mètres pour le record établi à Hong-Kong en 2012, plus il est long, plus il apportera de bonheur et prospérité), sa couleur (vert, jaune, rouge, blanc,...) sont variables ainsi que sa chorégraphie.
Ce show était présenté sur l'esplanade du centre commercial Terminal 21 à Pattaya.
En cette période, les grands centres commerciaux proposent de nombreuses animations gratuites pour attirer les clients et les décorations à dominante rouge sont partout en ville .
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Le Dragon et le Naga (son équivalent dans la mythologie hindouiste/bouddhiste) sont très présents dans la culture thaïlandaise et dans de nombreuses régions, des bâtiments, des statues, des festivals, des légendes,... lui sont consacrés.
Ainsi par exemple, à Suphan Buri :
ou dans la province de Nong Khai au bord du fleuve Mékong :
Wan Khru, le jour des enseignants - le 16 janvier
En Thaïlande, le 16 janvier est
"la journée des enseignants"
"Wan Khru" วันครู
Ce n'est pas un jour férié nationalement mais les écoles restent fermées à cette date.
Lors de cette journée, le pays honore très officiellement tous ceux qui participent à l'éducation en général.
Suivant ce principe, les élèves ou les étudiants qui sont encore aux études ne sont pas les seuls concernés et ce sont tous les thaïlandais qui sont invités à rendre hommage à leurs professeurs, actuels ou passés.
En thaï, deux mots peuvent désigner les enseignants.
- Le plus courant "khru" ครู est généralement traduit par "professeur" ou "enseignant".
En fait ce terme peut s'appliquer à toutes sortes d'éducateurs, de tous niveaux et y compris hors du contexte scolaire. - Les professeurs qui officient dans les niveaux supérieurs (lycée, université) peuvent également être désignés par le mot "aajann" อาจารย์ (traduisible par "maître").
Il comporte une notion de respect plus élevé de la part des élèves.
Il y a peu de manifestations publiques lors de cette journée mais traditionnellement, un slogan gouvernemental est dévoilé,...
en l'occurrence pour 2023 :
“ครูดี ศิษย์ดี มีอนาคต”
"Bons professeurs, bons élèves,
ayez un avenir"
Professeurs et élèves se réunissent pour faire des offrandes aux moines, les élèves offrent des fleurs et remercient leurs professeurs mais c'est avant tout l'occasion pour les enseignants de se réunir, d'honorer leurs prédécesseurs, de réfléchir à leur mission... et aussi parfois d'exprimer des revendications plus corporatistes.
L'an passé, un groupe de professeurs de Bangkok avait publié un manifeste en 7 points demandant une réforme du système éducatif thaïlandais (voir l'article ci-dessous).
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La création de la "journée nationale des enseignants" a été décidée en novembre 1956,
par le gouvernement de Phibunsongkhram >>>>
La date du 16 janvier a été choisie en référence au 16 janvier 1946, date à laquelle a été promulgué le "Teachers Act", un texte de loi fondateur, établissant en particulier le :
Khurusapha คุรุสภา
(Teachers’ Council of Thailand,
Conseil des Enseignants de Thaïlande)
chargé de superviser les professions enseignantes en Thaïlande.
Le tout premier "wan khru" fut donc celui du 16 janvier 1957.
La fleur symbole du "wan khru" est l'orchidée. >>>>
(par analogie à la croissance de cette plante qui nécessite une attention et des soins de longue durée pour produire de belles fleurs...
...l'enseignement nécessite de passer du temps à former de bons élèves et à leur transmettre à la fois les connaissances et les bonnes habitudes de vie...).
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Ainsi, en Thaïlande, la "journée des enseignants" succède au "jour des enfants"
("wan dek" วันเด็ก), organisé tous les ans, le 2ème samedi de janvier.
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Dans les écoles thaïlandaises, une autre journée est également dédiée aux enseignants :
"Wan Wai Khru" วันไหว้ครู
(traduisible par
"journée d'appréciation des enseignants")
Elle n'est pas à date fixe mais est organisée systématiquement un jeudi, au moment de la rentrée scolaire (mai ou juin).
Il s'agit d'une journée plus festive au cours de laquelle les élèves organisent des spectacles pour honorer et remercier leurs professeurs.
Par ailleurs, il existe aussi une
<<<< "Journée Mondiale des Enseignants".
Sous l'égide de l'UNESCO, fixée au 5 octobre, elle commémore la signature en 1966 d'un texte de la "recommandation concernant la condition du personnel enseignant".
Mais, comme la Thaïlande, de nombreux pays ont adopté des dates différentes pour honorer leurs enseignants
(par exemple le 25 novembre en Indonésie, le 22 septembre en Uruguay, le 14 octobre en Pologne).
Entrée en vigueur du permis à points en Thaïlande.
Depuis le 9 janvier 2023, la Thaïlande a mis en place un système de
"permis de conduire à points"
assez similaire à celui que l'on connaît en France depuis déjà de nombreuses années.
Chaque conducteur se voit attribuer 12 points
(ce capital est personnel et valable pour l'ensemble des permis qu'il peut détenir, auto, deux-roues, camions,...) et des points seront déduits en fonction des infractions constatées par la police.
Le barème va de 1 à 4 points selon la gravité de l'infraction
avec dans l'ensemble, des sanctions beaucoup plus légères qu'en France...
Les points perdus seront automatiquement restitué après 12 mois et il sera aussi possible de récupérer des points en effectuant un "stage" de conduite (les modalités concrètes restent floues à ce stade).
Lorsqu’un conducteur aura perdu l’intégralité de ses points, son permis sera suspendu pour 90 jours puis récupéré avec un crédit réduit à 8 points. En cas d’infraction répétée, la suspension pourra être plus longue et des sanctions plus sévères pourront être infligées (jusqu’à la révocation pour 4 infractions sur une période de 3 ans).
Les retraits de points seront gérés sur le même système électronique que celui des contraventions et les conducteurs auront la possibilité de consulter leur solde de points sur une application en ligne.
La mise en place de ces nouvelles dispositions intervient après de longues tergiversations
(la loi correspondante a été votée en février 2019 !)
Avec ce nouvel "outil" et à l'image de nombreuses autres campagnes médiatiques dans le passé, les autorités réaffirment leur volonté d'améliorer la sécurité sur les routes thaïlandaises…
...qui restent malheureusement parmi les plus meurtrières du monde.
On peut néanmoins avoir quelques doutes dans la mesure où l'indiscipline et l'impunité des thaïlandais sur la route sont des constantes depuis de nombreuses années...
A titre d'exemple, le taux de verbalisation est extrêmement faible pour des infractions aussi évidentes que le non-port du casque ou le fait d'emprunter des voies à contre-sens...
Et que dire du non-respect de la signalisation la plus basique... ou de l'absence d'éclairage sur les 2-roues...
Le saviez-vous ?
L'instauration d'un permis de conduire en Thaïlande date de 1935 et la législation qui le régit actuellement date de 1979.
La mise en place du permis renouvelable tous les 5 ans date de 2003
(les permis antérieurs étaient émis "pour la vie", comme en France).
En France, un "certificat de capacité permettant de conduire un véhicule" fut créé dès 1893…
renommé "permis de conduire" en 1922. Le permis à points a été introduit en 1992.
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Le permis de conduire thaïlandais est valable
dans les 10 pays de l'ASEAN
(sans avoir besoin de permis international).
Pour rappels :
- en Thaïlande, le permis de conduire est attribué pour une durée limitée et sa date d'échéance correspond à la date de naissance du conducteur.
Dans un premier temps, un permis "provisoire" est attribué pour 2 ans. A l'issue de cette période, il pourra être renouvelé pour 5 ans et la procédure de renouvellement devra ensuite être répétée tous les 5 ans.
- à propos des obligations des conducteurs étrangers en Thaïlande.
Le permis international permet de conduire en Thaïlande pendant une durée de 3 mois, mais au-delà un conducteur étranger doit être en possession d'un permis thaïlandais.
(Voir ce lien pour les français désirant conduire à l'étranger)
En faisant traduire le permis dont on est titulaire dans son pays d'origine, il est possible d'obtenir un permis thaïlandais "par équivalence", (donc sans avoir à repasser les épreuves théoriques et pratiques). Voir l'article ci-dessous :