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Thot Khatin au Wat Banglamung
Les offrandes, la foule, la musique,… la fête au temple…
Au Wat Banglamung (voir cet article),
ce dimanche c'était
"Thot Khatin" ทอดกฐิน
cette cérémonie intercalée entre les fêtes de
Ok Phansa (voir cet article)
et Loy Kratong (voir cet article),
au cours de laquelle la communauté des fidèles se réunit au temple pour faire la fête et porter ses offrandes aux moines.
La procession, bruyante et festive, fait trois fois le tour du temple.
Les moines réunis dans le principal bâtiment du temple, accueillent les fidèles à la fin de la procession et reçoivent leurs offrandes.
Plus que les robes traditionnelles qui symbolisent la tradition de Thot Khatin,
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la majorité des offrandes se font en espèces
et sont mises en valeur sous diverses formes.
Les offrandes faites durant cette journée serviront en priorité au financement de la construction d'un nouveau bâtiment qui a déjà commencé à l'arrière du temple.
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A propos du Wat Banglamung :
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Voir également :
Kaeng Khut Khu et la légende du chasseur au nez rouge.
A quelques kilomètres de Chiang Khan
(province de Loei),
Kaeng Khut Khu แก่งคุดคู้
est un lieu-dit situé dans un méandre du Mékong, entouré de collines verdoyantes.
A cet endroit, quelques petits ilets de rochers au milieu du fleuve provoquent des tourbillons et des rapides visibles lorsque le niveau d’eau baisse.
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A la saison sèche, on voit même apparaître des bancs de sable formant des "plages",
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ce qui en fait un lieu très fréquenté par les thaïlandais pendant les weekends et particulièrement au moment de Songkran (mi-avril).
Sur la berge du fleuve, se dresse une grande statue de :
Jueng Khueng Dang Daeng จึ่งคึงดังแดง,
le "chasseur au nez rouge".
L'histoire de ce personnage est l'une des nombreuses légendes associées au fleuve Mékong et en l'occurrence, elle s'appuie sur la configuration naturelle de ce site....
Jueng Khueng Dang Daeng était un géant doté d’un nez rouge énorme, au point que les enfants pouvaient rentrer dans ses narines lorsqu’il dormait…
Comme il chassait, il aperçut un jour un magnifique buffle argenté qu'il décida de poursuivre.
Lorsque celui-ci vint se baigner dans le fleuve, le chasseur visa dans sa direction mais il rata sa cible en raison d’un bateau qui passait sur le fleuve.
Sa flèche termina sa course sur l’autre rive en provoquant l'effondrement d'une partie de la montagne.
Furieux, le géant commença à déplacer des rochers au milieu du fleuve pour bloquer la navigation.
Un jeune moine vint lui expliquer que cela allait pénaliser les villageois mais sans pouvoir le convaincre...
Finalement, alors qu'il transportait encore des rochers, un morceau de bois se brisa et vint entailler la gorge du géant.
Ainsi, le chasseur fut terrassé et se vida de son sang, laissant son "mur" inachevé au milieu du fleuve.
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Kaeng Khut Khu est aussi le point de départ idéal pour une balade en bateau sur le Mékong :
Wat Khao Cha Ngok (province de Nakhon Nayok).
A environ 20 km du centre-ville de Nakhon Nayok,
le Wat Khao Cha Ngok วัดเขาชะโงก
est un petit temple relativement isolé, à proximité de Chao Por Khun Dan Shrine (voir cet article).
Bien que situé dans une zone contrôlée par l'armée thaïlandaise, il est accessible aux visiteurs par une petite route qui mène au flan de la colline Khao Cha Ngok เขาชะโงก (qui lui donne son nom).
Il doit sa réputation à une représentation originale de Bouddha peinte sur la surface d'un rocher qui affleure.
Redécouverte et restaurée en 1942, cette fresque est protégée par un bâtiment spécialement construit autour du rocher en question.
En continuant vers le sommet de la colline, on peut emprunter un escalier bordé par des nagas et accéder à un sanctuaire abritant une empreinte de bouddha...
...et offrant un beau panorama sur la forêt environnante.
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Voir également à proximité :
Kuman Thong - Vu au temple (22-12)
Dans un parc annexe du Wang Saen Suk (voir cet article), on peut voir une statue d’un enfant installée au milieu de Spiderman, Captain America, Hulk, Thor,...
Il s’agit d'un personnage issu des croyances populaires thaïlandaises :
Kuman Thong กุมาร ทอง
- กุมาร = "kuman" = jeune garçon sanctifié (dans l’hindouisme, les "kumara" sont 4 enfants qui parcourent l’univers)
- ทอง = "thong" = or, doré
L'idée est évidemment de le mettre au même niveau que ces héros de fiction hollywoodiens...
dans le but d’impressionner les plus jeunes visiteurs…
Le culte de Kuman Thong provient des pratiques de
"saiyatsa" ไสยศาสตร์ (la magie noire thaïlandaise).
Durant certaines cérémonies, les sorciers utilisaient des fœtus d'enfants, morts dans le ventre de leur mère. Ils étaient censés avoir le pouvoir d'invoquer ces bébés mort-nés, de les adopter comme leurs enfants et de les utiliser pour les aider dans leurs pratiques rituelles.
Après les cérémonies, les fœtus desséchés étaient peints et recouverts d’or.
Aujourd’hui, la plupart des visiteurs dans les temples où sont exposées des statues de Kuman Thong ignorent évidemment cette origine plutôt macabre et viennent simplement le solliciter pour s'attirer protection, chance, richesse,…
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Voir également :
Wang Saensuk (3) - D'autres statues.
Le Wang Saensuk est principalement connu pour son "jardin de l'enfer" (voir cet article)
<<<< mais d'autres espaces y sont aménagés qui présentent diverses statues,... moins angoissantes et également dignes d'intérêt.
- Le "bestiaire" des signes astrologiques chinois est représenté ici sous forme de grandes statues...
...montées selon les cas par des personnages féminins ou masculins.
- Une allée est consacrée à la représentation de scènes de la vie quotidienne (plus ou moins), illustrant des proverbes traditionnels thaïlandais.
- Un tableau présente les personnages de la littérature de Sunthorn Phu, poête siamois du 19ème siècle,
(voir cet article).
- Dans un parc annexe sont exposées des statues de personnages des mythologies hindouistes et chinoises.
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Au même endroit :
Le Wat Phu Thok dans la province de Bueng Kan
Dans la province de Bueng Kan (extrème nord-est de l'Isaan),
le Wat Phu Thok วัดภูทอก
est situé précisément à proximité du village de Na Saeng, dans le district de Si Wilai.
Phu Thok ภูทอก
(traduisez "montagne isolée" en dialecte d'Isaan)
désigne la colline rocheuse (haute de 359 mètres) qui se détache de loin lorsqu'on approche du site.
Le nom officiel du temple est
Wat Jetiya Khiri Wihan วัดเจติยาคีรีวิหาร
et ses bâtiments sont en fait installés au pied de cette "montagne".
<<<< Le chemin d'accès au sommet, constitué de passerelles en bois accrochées au flan de la paroi, constitue l'attraction principale de ce lieu.
- Le début de l'"ascension" ne présente guère d'intérêt... jusqu'à ce que les visiteurs aient le choix de continuer par un escalier classique ou de bifurquer vers le parcours qui "s'enroule" autour du Phu Tok.
Le parcours complet est censé comporter 7 niveaux mais les premiers sont difficilement identifiables.
- Au fur et à mesure que l'on s'élève vers le sommet, on a une vue panoramique sur les environs.
Vers le sud-est, les petites collines parsemant le sol en contrebas sont appelées "Dong Chomphu" bordant le parc national de Phu Langka.
- Le 5ème niveau est le plus vaste.
Il comprend des résidences pour moines et nonnes, ainsi que plusieurs cavités abritant de nombreuses statues et une esplanade abritée par les parois rocheuses.
C'est là que se tiennent les cérémonies et prières collectives.
- Par une passerelle rocheuse, on accède ensuite à un pont en bois qui mène à un petit sanctuaire, situé sur un éperon rocheux.
La vision en approche est très spectaculaire.
- L'accès aux derniers niveaux se fait par des passerelles étroites, et des chemins en bord de falaise puis en grimpant sur un sentier non balisé.
Il n'y a aucun aménagement au sommet proprement dit.
Ce temple est de création relativement récente (1968).
Phra Achan Chuan Kunlachettho
พระอาจารย์จวน กุลเชฏโฐ,
un moine vénérable venu méditer à cet endroit, décida de s'y installer et entreprit de construire un chemin d'accès au sommet du Phu Tok.
Un chedi a été édifié en 1984 où sont conservées les reliques de Phra Achan Chuan,
qui est décédé en 1980 dans un accident d'avion.
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Le Wat Phu Thok est emblématique de
la province de Bueng Kan บึงกาฬ.
Formée de 8 districts inclus précédemment dans celle de Nong Khai, il s'agit de la province de Thaïlande créée le plus récemment (2011).
Frontalière du Laos, essentiellement rurale, c'est aussi l'une des plus pauvres du pays.
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Voir également :
Wang Saensuk (2) - L'enfer bouddhiste.
A l'entrée du "jardin de l'enfer" du Wang Saensuk, se tient
Phra Yom พระยม
le seigneur du "narok" (comprenez l' "enfer bouddhiste").
Cette divinité est issue de l'hindouisme (dénommé Yama, il y est le dieu de la mort, fils de Surya, le dieu du soleil).
Il fait office de juge à qui sont présentés les humains décédés. Faisant l'inventaire des bonnes et mauvaises actions de chacun, il décide de qui pourra accéder au paradis ou sera condamné à séjourner en enfer.
Malheur à ceux qui se sont mal comportés... Ils devront expier leurs fautes en subissant les pires tortures infligées par les gardiens de l'enfer.
La plupart des personnages sont représentés ici de manière effrayante, dans des postures avilissantes, avec des visages et des corps déformés…
C'est particulièrement vrai pour les tortures correspondant à 6 "fautes" considérées comme particulièrement graves, qui sont mises en scène de manière très crue.
La notion de "péché" telle qu'elle existe dans les religions monothéistes (christianisme, islam, judaïsme) n'est pas présente sous la même forme dans le bouddhisme.
Néanmoins, les mauvais comportements, la transgression de certains principes moraux et les offenses faites au Bouddha sont sévèrement punis...
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Dans le bouddhisme thaïlandais, le "narok" นรก (traduit par "enfer" ou "purgatoire") est décrit comme un ensemble de couches caverneuses situées sous terre, soit une représentation assez similaire à celle de l'enfer tel que l'imagine les chrétiens.
Les pénitents y sont répartis en fonction de la gravité de leurs offenses et n’ont aucune possibilité d’en sortir.
Au niveau le plus profond, la cavité dénommée :
<<<< Avici อเวจี (prononcez "Awedji")
est réservée aux êtres ayant commis les plus graves méfaits et qui devront y séjourner le plus longtemps.
Toutefois, il existe une différence fondamentale entre "narok" et "enfer"...
Alors que pour les chrétiens, la condamnation pour l'enfer est éternelle,
ça n'est pas le cas pour les bouddhistes.
Ainsi, les "narakas" (les êtres enfermés dans le narok) pourront renaître et vivre un nouveau karma dans des conditions normales, lorsqu’ils auront fini d'expier tous les mauvais actes accomplis dans leur vie précédente.
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Au bout du compte, cet endroit laisse une impression étrange.
Même si toutes ces représentations se veulent évidemment angoissantes, elles ont (sans doute) aussi un but pédagogique…
Reste tout de même que les discours (très) moralisateurs et le graphisme volontairement outrancier y sont omniprésents.
>>> Et dans certains temples, il existe aussi de vastes espaces où de..."> Wang Saen Suk - Le "jardin de l'enfer"
Dans l’iconographie bouddhiste, l'"enfer" (นรก prononcez "narok") est fréquemment représenté sur des peintures ou bas-reliefs (voir par exemple cet article au Wat Chong Samaesan) >>>>
Et dans certains temples, il existe aussi de vastes espaces où de nombreuses scènes très explicites (!) illustrent les tourments qui attendent ceux qui se comportent mal dans leur vie terrestre.
L'un de ces "jardins de l'enfer" est situé sur un terrain dépendant du
Wat Saensuk Suthi Wararam
(dont j'ai parlé dans cet article).
Le Wang Saensuk วังแสนสุข
(traduisible par "palais de Saensuk"),
est une sorte de grand parc aménagé en plusieurs zones thématiques, dont la plus spectaculaire est :
Suan Phutnaen Narok
สวนพุทธแดนนรก
soit "le jardin bouddhiste de l'enfer"
- สวน = "suan" = jardin
- พุทธ = "phut" = bouddhiste, bouddha
- แดน = "daen" = territoire
- นรก = "narok" = enfer
- Dans un premier temps, dans l’allée derrière l’entrée principale, on peut voir des bâtiments et des statues dédiés au culte de Bouddha mais aussi à divers personnages hindouistes ou animistes.
- ainsi que des scènes représentant les évènements de la vie du Bouddha
(de sa naissance à son illumination).
Le "jardin de l’enfer" lui-même consiste en un ensemble de statues de grande taille mettant en scène les supplices infligés par les "gardiens de l’enfer" aux humains ayant fauté.
Deux statues monumentales représentent Nai Ngean et Nang Thong.
Ces "fantômes affamés" sont des créatures ayant eu une vie "humaine" pendant laquelle elles se sont mal comportées.
Désignés par le terme "petras" เปรต (provenant du sanscrit), on les retrouve dans les pays d'Asie (de l'Inde au Japon) où se sont répandus hindouisme, bouddhisme, taoïsme.
Installés en cercle autour d'elles, une "collection" de personnages mi-humains/mi-animaux...
...symbolisent quelles transformations attendent ceux qui auront commis telle ou telle mauvaise action durant leur vie terrestre.
Quelques exemples de ces "humains-animaux"...
Malgré une ambiance qu'il faut bien qualifier de morbide, le tout est conçu quasiment comme une attraction de fête foraine... finalement distrayante... et on voit plus de sourires que de rictus d’horreur sur les visages des visiteurs, y compris des plus jeunes.
A noter tout de même qu'au fond du parc, un tableau plus bucolique illustre le bonheur dont profite ceux qui ont accédé au paradis...
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Le Wat Saensuk Suthi Wararam est le temple dont dépend cet endroit :