actualite
Incertitude pour l'élection du nouveau Premier Ministre.
Demain 13 juillet, le Parlement thaïlandais va se réunir pour procéder à l'élection d'un nouveau Premier Ministre.
La session se tiendra à l’Assemblée Nationale et sera présidée par son Président Wan Noor (voir cet article).
Le futur élu devra réunir 376 votes,
soit la majorité absolue des 750 parlementaires :
>>> 500 députés (nouvellement élus)
>>> 250 sénateurs (nommés en 2019).
Ce vote (qui ne se fait pas à bulletin secret)
s'annonce très incertain...
et personne ne peut dire si un Premier Ministre sera effectivement élu... ni quand...
A ce jour, un seul candidat est en lice :
Pita Limjaroenrat
leader du parti Move Forward
qui est arrivé en tête lors des élections du 14 mai dernier, avec 151 députés à l'Assemblée
(voir cet article).
Toutefois, son élection dès demain semble très hypothétique.
Il doit pouvoir compter sur le soutien de la coalition dite "pro-démocratie", formée après les élections.
Les 8 partis ayant signé une plate-forme de gouvernement le 22 juin dernier rassemblent 312 députés... un nombre insuffisant pour assurer l'élection de Pita en tant que Premier Ministre.
Il doit donc aller chercher d'autres voix (65 au minimum)...
(le Président de l’Assemblée, compté dans les 312 élus de la coalition, devrait s’abstenir
pour se conformer à la neutralité de sa fonction)
- soit parmi les députés hors de sa coalition.
Bien que les transfuges et autres revirements soient fréquents parmi le personnel politique thaïlandais, cette hypothèse semble très aléatoire à ce stade...
- soit parmi les sénateurs.
Tous doivent leur nomination au pouvoir sortant, issu du coup d'état de 2014.
<<<< Lors de la précédente élection d'un Premier Ministre (en 2019), ils se sont montrés loyaux à Prayut Cha-O-Cha, opposé à l'époque au leader du parti Future Forward, dont le MFP est le successeur (voir cet article)...
Autant dire qu'il serait surprenant de les voir voter massivement en faveur de Pita.
A ce jour, très peu de sénateurs se sont exprimés publiquement sur leur futur vote.
Pour cette raison, Pita lui-même et ses partisans veulent croire que certains d'entre eux seront prêts à "respecter la volonté des électeurs" en votant pour le candidat "ayant gagné les élections"...
Là encore, cet espoir semble plutôt fragile à ce stade.
Les partis qui soutenaient le gouvernement sortant, largement distancés lors de l'élection du 14 mai, ont décidé de ne pas présenter de candidat (pour l'instant).
L'hypothèse d'un Premier Ministre minoritaire à l'Assemblée mais élu avec le soutien des sénateurs est donc écartée (pour l'instant).
Pour autant, aucun de leurs députés n'a évidemment l'intention de voter pour Pita... du moins lors du premier vote de ce jeudi.
Si Pita Limjaroenrat ne parvient pas à réunir 376 voix sur son nom ce jeudi (hypothèse objectivement la plus vraisemblable pour de nombreux observateurs), deux autres votes sont d'ores et déjà programmés pour les 19 et 20 juillet, dans les mêmes conditions et la constitution ne prévoit pas de limite quant au nombre de "tours" possibles pour parvenir à ce qu'un candidat soit élu.
En cas d'échec lors du premier vote, Pita s'est dit déterminé à présenter à nouveau sa candidature (combien de fois ?).
Si le blocage persiste, il n'est pas exclu que le parti Pheu Thai (son principal partenaire dans la coalition "pro-démocratie")
propose un candidat issu de ses rangs, plus consensuel et donc susceptible d'obtenir des votes hors de la coalition.
<<<< Wan Noor, dont la nomination en tant que Président de l'Assemblée a été obtenue grâce à un compromis entre les deux partenaires, a d'ores et déjà évoqué cette éventualité.
A n'en pas douter, un tel scénario imposerait d'intenses tractations entre les différents partis...
...et surtout, mettra à rude épreuve l'alliance entre Move Forward et Pheu Thai .
Outre les incertitudes liées à l'arithmétique parlementaire, la candidature de Pita Limjaroenrat au poste de Premier Ministre pourrait également être écartée pour motif juridique.
Il fait l'objet d'une enquête à propos de la détention d'actions dans une société de médias (ITV), ce qui est interdit par la loi thaïlandaise pour tout candidat aux élections.
Suivant un timing un peu surprenant (et politiquement orienté, d'après les partisans de Pita), la Commission Electorale a décidé ce jour (soit la veille du vote du Parlement !) de renvoyer l'affaire devant la Cour Constitutionnelle... en recommandant de suspendre Pita de son mandat de député avec effet immédiat (!).
Dans la mesure où la Cour Constitutionnelle ne statuera pas dans ce sens avant jeudi, cela autorise donc Pita à participer normalement à la session du Parlement demain.
Par contre, si la Cour Constitutionnelle décide effectivement de suspendre son mandat dans les prochains jours, il ne pourra pas prendre part ni au(x) débat(s), ni au(x) vote(s) ultérieurs(s).
Evidemment contestée par le parti Move Forward (MFP), une telle décision ferait l'objet d'une longue bataille juridique, mais il faut surtout craindre une réaction virulente des partisans du MFP qui devraient organiser sans attendre des rassemblements et manifestations dont on peut se demander si ils ne précipiteraient pas le pays dans une nouvelle période de chaos.
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A suivre... évidemment sur la page ACTU
La SNCF à la une du Bangkok Post !
Ce n’est pas si fréquent que le Bangkok Post consacre un article à un fait d’actualité se produisant en France…
La compagnie des chemins de fer français condamnée après qu'un train ait écrasé un chat
(comme il existe pas de rubrique "chats écrasés", c'est publié dans la section "Monde"… )
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Parmi les quelques évènements qui amènent de temps en temps la France à la une des médias thaïlandais, citons :
- les élections présidentielles (voir cet article)
- lorsque notre équipe de football gagne la coupe du monde (voir cet article)
et malheureusement aussi lorsque des émeutes spectaculaires se produisent pendant plusieurs jours d'affilée dans certaines villes françaises.
Ce fut le cas au moment de la crise des "gilets jaunes" (voir cet article)
et très récemment suite à la mort d'un jeune de 17 ans après un contrôle de police (voir cet article).
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Voir également :
Commerces de cannabis... (médical bien sur !)
Depuis deux ans, les boutiques vendant du cannabis se sont multipliées en Thaïlande (et pas uniquement dans les endroits touristiques).
Dans les quartiers chauds de Bangkok, Pattaya ou Patong, ce type de commerce a remplacé bon nombre de bars ou salons de massage qui n’ont pas survécu à la crise Covid.
A Pattaya, on estime à plus de 200 le nombre de ces officines commercialisant (de manière légale) du cannabis sous différentes formes...
A titre d'exemple, le local de l'ancien Consulat de Grande-Bretagne, situé à Jomtien, tout proche du bureau local de l'Immigration, a récemment été transformé en "Cannabis Lounge"... (voir cet article).
Rappelons qu'en l'état actuel, la vente de cannabis est autorisée uniquement à but thérapeutique… une notion qui n’est sans doute pas la préoccupation première dans ces boutiques… ni pour les vendeurs, ni pour les acheteurs…
Après les élections de mai dernier, les 2 principaux partis "pro-démocratie" arrivés en tête et qui devraient constituer le prochain gouvernement, ont exprimé des doutes quant à la libéralisation de la culture et du commerce du cannabis.
Leurs intentions n'ont pas été exprimées très précisément mais il est possible/probable que la législation mise en place par le gouvernement sortant (voir cet article) soit révisée à plus ou moins brève échéance, ce qui d'ores et déjà inquiète les (nouveaux) entrepreneurs du secteur (voir cet article).
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Sur le même sujet :
Il y a 5 ans : le sauvetage des "sangliers sauvages"
C'était il y a 5 ans...
A Mae Sai (extrême nord de la Thaïlande) un groupe de 12 jeunes footballeurs et leur coach avaient été bloqués pendant 17 jours dans une grotte nommée Tham Luang Nang Non.
Le 23 juin 2018, ils furent surpris par la montée des eaux lors de l'exploration de la grotte.
Suite à leur disparition, une opération de sauvetage exceptionnelle avait mobilisé plusieurs dizaines de sauveteurs thaïlandais et étrangers.
Elle s'était achevée le 10 juillet 2018 par le sauvetage de tous les "Sangliers Sauvages" ("Wild Boars" en anglais était le surnom donné à l'équipe des jeunes footballeurs).
Voir cet article.
Le retentissement de cette mission de sauvetage réussie avait été énorme, y compris à l'international.
Des cérémonies étaient organisées ce weekend, pour marquer le 5ème anniversaire.
Ce fut en particulier l'occasion d'honorer la mémoire de 3 des héros de cet extraordinaire aventure (dont 2 sont disparus récemment) :
- Saman Kunan, sauveteur volontaire et ex-Navy Seal, fut la seule victime à déplorer sur place, au 13ème jour de l'opération de sauvetage.
- Duangphet "Dom" Phromthet était le capitaine de l'équipe des "Wild Boars".
Il est décédé en février dernier, en Angleterre, alors qu'il avait intégré une académie de football (voir cet article).
- Narongsak Osotthanakorn, gouverneur de Chiang Rai à l'époque, fut le coordinateur des opérations de sauvetage. Il est décédé le 21 juin dernier à l'âge de 58 ans (voir cet article).
Depuis 2019, la saga des "sangliers sauvages" et de leur sauvetage a été portée à l'écran plusieurs fois (films, séries)...
...y compris dans des versions très "holywoodiennes".
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Devenue désormais une attraction touristique, la grotte n'est toutefois que très partiellement ouverte au public compte tenu de la dangerosité du site (la grotte est inondée en saison des pluies) - voir cet article -