Vu au temple (20-13)
Les mobiles vus au Wat Phu Thong Thep Nimit (province de Udon Thani).
Repas du jour : laarb et tom-yam
Au menu ce soir, deux recettes très classiques concoctées par Noy.
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- Laarb Moo ลาบหมู
Il s'agit d'une salade tiède à base de viande hachée.
Ce plat, emblématique de la cuisine d'Isaan, est désormais très répandu en Thaïlande, possiblement décliné avec toutes sortes de viandes (porc, boeuf, poulet, canard) ou de poissons.
On en consomme souvent au restaurant (surtout en Isaan bien sur) mais de temps en temps, Noy aime bien en préparer un à la maison et "à sa façon".
Au préalable, la viande (ici du porc) est cuite seule.
Généralement, Noy utilise du porc haché mais pour renforcer le goût, elle aime y ajouter des rognons de porc juste découpés grossièrement.
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Les autres ingrédients (oignon, échalote, ciboulette thaï, coriandre, jus de citron, piment, poudre de riz gluant grillé "khao khwa", sauce poisson, glutamate) sont incorporés progressivement pour constituer un mélange homogène.
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- Tom Yam Pla ต้มยำปลา
Il s'agit d'une soupe privilégiant les saveurs aigre et épicée, caractéristique de la cuisine thaïlandaise.
Elle est agrémentée selon les cas, de viande, poisson, fruit de mer,... On peut également y ajouter du lait de coco (ça n'était pas le cas dans la recette de ce soir).
<<<< Les différents ingrédients (galanga, citronnelle, feuilles de combawa, échalote) sont mis à bouillir pendant quelques minutes, en ajoutant la pate de piment ("nam phrik phao")... à doser généreusement si l'on souhaite un plat bien épicé...
Selon qu'il soit cru ou pré-cuit (comme c'est le cas ici), le poisson est incorporé plus ou moins tôt dans le bouillon. >>>>
La ciboulette thaïe et des feuilles de culantro (coriandre longue) sont ajoutées en dernier.
Pour cette préparation, Noy a utilisé des poissons séchés, plus précisément des
"pla nua on" ปลาเนื้ออ่อน
à savoir une variété de poissons-chat de petite taille.
Les poissons ont été séchés et pré-cuits au barbecue. Il suffit alors de les briser en morceaux avant de les incorporer dans le bouillon.
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Faut le voir chez soi ! (20-06)
La Tour Eiffel reste une valeur sure en Thaïlande...
même un peu transformée en... moulin à vent !
D'ailleurs, au même endroit, était vendu un (vrai) moulin à vent... hollandais (?)... de plus petite taille.
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D'autres objets de décoration ainsi que des fontaines murales y étaient également présentés.
Faut le voir chez soi !...
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Vu à Surin :
Le Festival des éléphants à Surin
Le Festival des éléphants à Surin มหัศจรรย์งานช้างสุรินทร์
prononcez "mahat satchan gnan chang surin"
se tient chaque année lors du 3ème week-end de novembre.
Nous avons assisté à la 60ème édition de cet événement qui rassemble plusieurs centaines d’éléphants venant de la province de Surin et plus particulièrement de Ban Taklang, "le village des éléphants".
Malgré la crise du Covid, les visiteurs étaient venus nombreux pour assister aux défilés, spectacles, concerts, foire commerciale,… qui animent la ville pendant plus d’une semaine.
Le clou du festival est un spectacle qui se tient dans le stade de football de la ville.
Pendant 3 heures, les tableaux se succèdent comme autant d’évocations qui se veulent à la gloire des éléphants.
- Evocation de la vie traditionnelle des populations locales en harmonie avec les éléphants.
- Reconstitution d’une capture d’éléphant sauvage.
- Divers numéros censés démontrer les "aptitudes" des éléphants.
(les gribouillages et autres matchs de foot ne sont pas forcément du meilleur goût)
- Evocation d'un épisode glorieux de l’histoire du Siam :
le combat victorieux du roi Naresuan face aux envahisseurs birmans lors de la bataille de Nong Sarai en 1592.
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Tôt le matin, avant le spectacle, on peut voir les éléphants arriver au stade, conduits par leurs "mahouts" (en thaï ควาญช้าง prononcez "kwan-chang"), qui viennent ici avec leurs familles.
Je comprends que certains puissent s’émouvoir de ces scènes et des instruments utilisés pour "conduire" les éléphants.
Pourtant, en l’occurrence je n’ai pas eu le sentiment d’avoir face à moi des brutes sanguinaires maltraitant les éléphants pour le plaisir ou pour l’appât du gain.
Depuis plusieurs siècles, les habitants de la région de Surin, vivent (modestement) avec les éléphants qu’ils respectent profondément et considèrent comme des membres de leur famille.
Il faut comprendre que ces animaux sont domestiqués et que leur sort, certes pas forcément enviable, n’est pas très différent de celui des chevaux en Europe ou des dromadaires dans le Monde Arabe par exemple.
Bien évidemment, les éléphants ne sont pas ici dans leur environnement naturel et je ne nie pas qu’il existe malheureusement des pratiques dérangeantes et des dérives condamnables (ni plus ni moins sans doute que dans tous les domaines impliquant hommes et animaux).
Reste que, de toute façon, je ne me sens aucune légitimité à juger ces gens et je suis plutôt mal à l’aise avec la posture de donneur de leçons qu’adoptent certains défenseurs de la cause animale (occidentaux pour la plupart).
Pour tout dire, nous n’avons ressenti aucune honte à participer à ce Festival, à apprécier le spectacle, à partager le bonheur des locaux, fiers de mettre en valeur leurs traditions et leur attachement aux éléphants.
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En anglais cet événement est dénommé "Surin’s Elephant Round-up". Or, le mot "round-up" peut désigner à la fois un "rassemblement" (ce qu’il est effectivement de nos jours) mais aussi une "rafle", un terme pouvant faire référence à une tradition beaucoup plus ancienne.
Historiquement, dans des temps où les pachydermes étaient très nombreux dans les forets environnantes, des "rafles" ou plus simplement des captures étaient régulièrement organisées par les Kuy กูย (habitants de cette région) qui observaient des rituels précis relevant de croyances animistes, lorsqu’ils chassaient les éléphants sauvages.
A partir du 14ème siècle, les souverains du royaume d’Ayutthaya s’y intéressèrent pour en faire des événements publics auxquels ils conviaient des hôtes de marque.
Progressivement la chasse proprement dite fut remplacée par une mise en scène où n’étaient utilisés que des éléphants domestiqués.
Ces spectacles royaux continuèrent jusqu’au début du 20ème siècle mais furent interrompus en 1938.
1891 : le Roi Rama V reçoit le futur tsar Nicolas II >>>>
En 1960, la tradition fut reprise et modernisée sous la forme d’un festival, rapidement devenu une attraction touristique, emblématique de la province de Surin.
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Le peuple Kuy ชาวกูย est une ethnie implantée majoritairement dans les provinces du sud de l’Isaan (Surin, Buriram, Si Saket, Ubon Ratchathani).
Elle est parfois désignée en Thaïlande par l’expression :
"khamen pa dong"
เขมร ป่าดง,
"le peuple khmer de la jungle".
Aujourd’hui parfaitement intégrés, les thaïlandais d’origine kuy gardent leur réputation de mahouts qualifiés et de dresseurs d'éléphants.
<<<< Tony Jaa, célèbre acteur thaïlandais est un "kuy".
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A propos de Surin, voir également :