L'ACTU du 4ème trimestre 2022
Sur cette page, je parle de ce qui fait la une des médias en Thaïlande. Le traitement de l'actualité et l'importance accordée à certains événements peuvent être très différents en Thaïlande et en France… question de point de vue !...
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28-12-2022 : Le tourisme thaïlandais finit l'année entre festivités et optimisme.
La fin d’année 2022 est marquée par de nombreuses festivités partout en Thaïlande, signe que le pays souhaite bel et bien retrouver l’esprit d’avant-covid.
Retrouvant leurs habitudes, pendant ce week-end (très) prolongé (30-31 décembre, 01-02 janvier sont fériés), les thaïlandais se déplaceront en masse soit pour retrouver leurs familles, soit pour passer quelques jours dans les nombreuses destinations touristiques du pays.
Le gouvernement et les acteurs du tourisme thaïlandais se réjouissent également du "retour" des touristes étrangers.
Avec plus de 11 millions de visiteurs accueillis en 2022 (contre environ 40 millions en 2019) le secteur touristique retrouve des couleurs…
Tous espèrent profiter rapidement des récentes décisions de la Chine qui doit supprimer les contraintes qui depuis 3 ans, décourageaient ses ressortissants de (re)venir nombreux en Thaïlande.
Reste à voir si une nouvelle propagation massive du covid ne ruinera pas à nouveau ces espoirs...
Lundi dernier, un navire de la Marine Royale Thaïlandaise a sombré dans le golfe de Thaïlande, au large de Bang Saphan (province de Prachuap Khiri Khan) avec 106 hommes à son bord.
En service depuis 1987,
<<<< le HTMS Sukhothai était l’une des 7 corvettes de la Marine Royale Thaïlandaise.
Les opérations de secours se poursuivent mais à ce stade, on déplore déjà 6 morts et 23 marins sont toujours portés disparus.
Malgré les conditions météo tempétueuses, un tel naufrage reste difficile à expliquer.
Beaucoup s’interrogent sur le respect des règles de sécurité en particulier après que les autorités navales aient admis que le nombre de gilets de sauvetage était insuffisant à bord du bateau.
La polémique a dévié sur le terrain politique avec la mise en cause de Prayut Chan-O-Cha en qualité de Ministre de la Défense (poste qu’il cumule avec celui de Premier Ministre).
20-11-2022 : Fin du sommet de l’APEC 2022 à Bangkok.
Le sommet de l’APEC qui se tenait cette année à Bangkok s’est donc achevé hier par la publication d’un communiqué commun sans grande surprise et qui évite d’évoquer les sujets de divergences entre les membres (la guerre en Ukraine en particulier).
Le Premier Ministre Prayut Chan-O-Cha a transmis le flambeau (symbolisé par un panier en osier, emblème de la présidence thaïlandaise en 2022) à Kamala Harris représentant les Etats-Unis, qui organiseront le prochain sommet en 2023.
Quelques opposants ont certes organisé des manifestations mais sans provoquer de perturbations majeures (voir cet article) et dans l'ensemble, ce sommet s'est déroulé de manière très conventionnelle et sans accroc, à la grande satisfaction du gouvernement thaïlandais…
Il est néanmoins peu probable qu’il rentre dans l’Histoire.
Comme toujours, ce type de rassemblement a surtout été l’occasion de rencontres bilatérales, à la fois studieuses et mondaines.
En témoignent l’agenda chargé du Général Prayut Chan-O-Cha…(voir cet article)
…et les audiences accordées par le roi Rama X
(voir cet article).
En l’absence de Vladimir Poutine et Joe Biden (la Russie et les USA sont membres de l’APEC), la "vedette" de ce sommet a été incontestablement...
...le président chinois Xi Jinping...
qui fut (un peu trop ?) le centre de toutes les attentions.
Par ailleurs, Mohammed ben Salmane, Prince Héritier d’Arabie Saoudite
(qui a récemment restauré ses liens avec la Thaïlande),
et le Président Emmanuel Macron avaient été invités à ce sommet
(la France n'est pas membre de l’APEC).
Il s’agissait de sa première visite officielle en Thaïlande…
Outre ses entretiens avec le Premier Ministre thaïlandais, son entrevue avec le Roi Rama X...
...et un discours à l'attention de la communauté des expatriés français...
...ce fut aussi l’occasion pour lui de découvrir un peu de la capitale thaïlandaise.
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A propos de l'APEC, voir également :
Après un long suspense, les autorités thaïlandaises ont enfin annoncé hier qu’un accord a été trouvé avec la FIFA pour l’achat des droits de diffusion de la Coupe du Monde au Qatar sur la base de 1.4 Milliards de bahts (env. 38 Millions d’€).
L’annonce de cet accord de dernière minute est un soulagement pour les fans de football, toujours très nombreux et passionnés en Thaïlande
(voir cet article).
Cette compétition fait partie des 7 évènements sportifs (au même titre par exemple que les Jeux Olympiques ou les Jeux Asiatiques) qui "doivent être visibles gratuitement" à la télévision thaïlandaise.
Moyennant quoi, c’est un consortium public qui négocie l’achat des droits de diffusion et réparti ensuite les retransmissions sur des chaines accessibles gratuitement.
Le financement se fait par un apport d’argent public complété par du sponsoring…
...sauf qu’en l’occurrence la SAT (Sport Authority of Thaïland) était loin d’avoir réuni les fonds nécessaires jusqu’à quelques jours de l’ouverture de la compétition… (la FIFA demandait à l’origine 1,6 Milliards de bahts).
Cet article a été publié le 8 novembre dernier.
Néanmoins, le Général Prawit Wongsuwan, Vice-Premier Ministre, avait publiquement affirmé que la Coupe du Monde serait bien diffusée gratuitement en Thaïlande…
L’impact aurait sans doute été dévastateur pour l’image du gouvernement si cette promesse n’avait pas été tenue…
Prawit guarantees World Cup matches live on Thai TV
https://www.bangkokpost.com/sports/2428175/prawit-guarantees-world-cup-matches-live-on-thai-tv
Article publié le 2 novembre.
Pour ce faire, un montage financier inédit permet donc à la SAT de bénéficier d’un prêt gouvernemental qui devrait être remboursé ultérieurement lorsque les sponsors privés auront versé leurs contributions (qui restent encore à déterminer à ce stade…)
Ces derniers jours, une longue séquence diplomatique a débuté qui voit se succéder :
- une réunion de l’ ASEAN à Phnom Penh (Cambodge) - 10 au 13 novembre
- le sommet du G20 à Bali (Indonésie) - 15 et 16 novembre
- le sommet annuel de l’ APEC à Bangkok (Thaïlande) - 17 au 19 novembre.
Au Cambodge, en l’absence notable de représentant birman, les chefs de gouvernement de l’ASEAN ont regretté le "peu de progrès" sur le consensus de paix en cinq points convenu conjointement l'année dernière, enjoignant les dirigeants birmans à engager des pourparlers avec leurs opposants, à définir "des indicateurs concrets, pratiques, mesurables et un calendrier précis".
On peut néanmoins douter de l’impact de cette déclaration qui, comme les précédentes, sera ignorée par les militaires au pouvoir en Birmanie (Myanmar) depuis le coup d’état de février 2021.
<<<< Joe Biden est venu à Phnom Penh avant de rejoindre l’Indonésie pour le G20 mais ne sera pas présent à Bangkok.
Il s’agit pour lui d’affirmer la présence américaine dans cette région du monde et de ne pas laisser le champ libre à l’influence chinoise.
Le G20 qui se tiendra à Bali est le premier de ce type depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Bien qu’il ait été formellement invité au G20 ainsi qu’au sommet de l’APEC, Vladimir Poutine a décidé de ne pas se déplacer sans doute pour s’éviter de nouvelles déconvenues diplomatiques.
Le gouvernement thaïlandais est quant à lui concentré sur l’organisation du sommet de l’APEC dont la tête d'affiche sera le président chinois Xi Jinping.
(Le Président Macron sera également présent en tant qu'invité)
Au plan de la politique intérieure thaïlandaise, il s’agit aussi d’un enjeu important pour le Premier Ministre Prayut Chan-O-Cha largement fragilisé ces derniers mois.
Un drame qui a bouleversé toute la Thaïlande
cette semaine.
Jeudi dernier, dans la province de Nong Bua Lamphu, un tueur solitaire a massacré 37 personnes dont 23 enfants (agés de 2 à 4 ans pour certains).
La plupart des petites victimes ont été poignardées dans leur sommeil.
Cette tragédie a eu lieu dans un petit village… bien loin des zones urbaines ou touristiques plus "habituées" à la délinquance.
Ce vendredi 7 octobre, les drapeaux ont été mis en berne dans tout le pays.
Revenu chez lui et après avoir également tué sa femme et son fils, l’auteur du massacre s’est finalement donné la mort par arme à feu.
Agé de 34 ans, il s’agit d’un ex-policier congédié il y a quelques mois et sous le coup d'une procédure pour possession de drogue.
Notoirement instable et violent, il avait été sanctionné pour plusieurs écarts de comportement et avait avoué être consommateur de drogues.
Longtemps épargnée par les tueries de masse telles qu’elles se produisent régulièrement aux USA, la société thaïlandaise doit désormais y faire face.
Depuis 2 ans, d’autres cas se sont produits à Nakhon Ratchasima et Phuket.
Des voix s’élèvent pour réclamer des mesures de protection et plus de contrôles sur la détention d’armes, en particulier par les personnes en rupture avec les institutions policières ou militaires.
Depuis le 1er octobre, la Thaïlande a levé toutes les contraintes et restrictions liées au Covid.
Pour les voyageurs entrant sur le territoire plus aucun contrôle n’est effectué y compris pour les non-vaccinés (en particulier, l’exigence de tests PCR/ATK et/ou de présentation du schéma vaccinal sont supprimés).
Parallèlement et avec l’objectif de favoriser la reprise du tourisme international, l’exemption de visa applicable à de nombreuses nationalités (dont les pays européens) est étendue de 30 à 45 jours, jusqu’au 31 mars 2023 dans un premier temps.
Le covid est désormais considéré comme une maladie ordinaire et les personnes qui en sont atteintes sont traitées normalement, sans obligation d’hospitalisation ni de suivi particulier.
<<<< Le nombre de cas répertoriés est devenu marginal.
Les recommandations pour le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale restent de mise et même si le port du masque n’est plus obligatoire (à l’exception des transports en commun et des salles de cinéma), la majorité des thaïlandais continent à le porter dans leur vie quotidienne.
Sur les chaines de télévision thaïlandaises, les présentateurs et journalistes apparaissent désormais sans masque.
Simultanément les autorités ont annoncé la fin de l’état d’urgence (qui était en vigueur depuis 30 mois).
En conséquence également, le "Center for COVID-19 Situation Administration" (CCSA), présidé par le Premier Ministre, est dissous.
Cet organisme coordonnait toutes les décisions gouvernementales liées à la pandémie de covid-19.
Juste pour rappel…
ci-dessous une "archive" qui date du 4 février 2020…
Ce vendredi, la Cour Constitutionnelle a rendu sa décision…
Sans surprise, elle a estimé que le Général Prayut Chan-O-Cha n’avait pas dépassé les 8 années de mandat en tant que Premier Ministre… bien qu’il occupe ce poste depuis le 24 août 2014…
La limitation du mandat du Premier Ministre à 8 années a été instituée par la constitution promulguée le 6 avril 2017 et la Cour considère que c’est à partir de cette date qu’elle doit s’apprécier puisque cette disposition n’était pas rétroactive.
Selon ce décompte, Prayut Chan-O-Cha peut donc envisager de rester en poste jusqu’en 2025.
La décision de la Cour Constitutionnelle a pour effet de réinstaller immédiatement Prayut Chan-O-Cha en tant que Premier Ministre.
Elle est censée clore la polémique initiée par un groupe de parlementaires fin août et qui avait conduit à sa suspension (l’intérim a été assuré par le Général Prawit Wongsuwan qui est à ses cotés depuis le coup d’état de 2014).
Reste que beaucoup d’observateurs s’interrogent sur son avenir politique et sa capacité à mener la coalition gouvernementale lors des prochaines élections (prévues début 2023) compte tenu de l’avance affichée dans les sondages par les partis d’opposition.
D’ores et déjà, les opposants au pouvoir actuel ont annoncé une série de rassemblements à Bangkok et dans plusieurs villes de Thaïlande.
Reste à savoir quelle sera l’ampleur de leur mobilisation, qui s’était étiolée après les manifestations de 2020 sous le double effet de la crise Covid et de la répression policière.
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